De Carlos Saura (Esp/Arg/Fr, 1h30) avec Chaqueño Palavecino, Soledad Pastorutti, Jairo...
Les aficionados des musiques et danses argentines apprécieront comme un présent de Noël le cadeau que leur délivre ici Carlos Saura à la façon d'un spectacle-encyclopédie. Mais quid des autres ? Le réalisateur espagnol capte comme un show télévisé rudimentaire des années 1970 (les applaudissements enregistrés en moins) une suite de numéros chorégraphiques et de mélopées, s'enchaînant avec une monotonie consternante dans un parfait coq-à-l'âne – les liaisons étant réduites à la portion congrue.
Le néophyte restera totalement hermétique à ces étranges disciplines, qui réclament des danseurs (pour certains des sosies d'Hugues Aufray), lorsqu'ils ont des chaussures, qu'ils se tordent les chevilles en gémissant. Quel dommage de ne pas avoir été capable de transmettre le feu et la passion qui se devinent pourtant – comme l'avait fait Wenders dans son fascinant Pina (2011) et même... Saura dans Carmen (1983).
On sauvera juste une "chacacera" saisissante, où le piano devient un instrument à sonorités variables, grâce à son interprète qui le transforme en percussion, avant de moduler des accords avec génie.
Sortie le 30 décembre