"Marius", "Fanny" et "César" sont de passage en février à Mon Ciné. L'occasion de se replonger dans l'œuvre cinématographique du grand Marcel Pagnol.
Que reste-t-il de Marcel Pagnol aujourd'hui ? Moult écrits, dont ses Souvenirs d'enfance pastoraux et facétieux, formant une indémodable référence en matière de récits de jeunesse – ainsi qu'un inépuisable vivier pour les instituteurs en mal de dictées. Sacré paradoxe pour celui qui rappelait à l'envi être né en même temps que le 7e art et fut le premier cinéaste à revêtir l'habit vert d'Immortel !
Car s'il connaît ses premiers succès comme dramaturge, en chantre de sa Provence et propagateur de la faconde méridionale, c'est parce que Pagnol investit les écrans que ses pièces, brassant comédie folklorique et mélodrame, conquièrent leur postérité. Fasciné par l'innovation technique du parlant, il supervise, en précurseur pour le cinéma français, l'adaptation de Marius (1931, photo) et Fanny (1932), laissant par obligation contractuelle le fauteuil de réalisateur à Alexander Korda, puis à Marc Allégret. César (1936), bouclant la Trilogie marseillaise, sera signé de son seul nom car directement écrit pour le cinéma et surtout pour son ami Raimu...
Las, avec le temps, les copies de ce triple classique vont souffrir, au point de ne plus être exploitées en salles pendant un demi-siècle. La télévision prendra le relai en les multidiffusant – sans doute le petit écran atténuait-il les détériorations de l'image, du son, voire l'atrocité du jeu d'Orane Demazis. La récente restauration de Marius, Fanny et César entreprise par le petit-fils de l'auteur a réparé les outrages des ans ; elle équivaut à une renaissance de la Trilogie. Il faudrait vraiment manquer de cœur pour y couper...
VR
Dans les sentiers de Marcel Pagnol, du mercredi 27 janvier au lundi 29 février à Mon Ciné (Saint-Martin-d'Hères).
Marius du 27 janvier au 8 février, Fanny du 9 au 15 févier, César du 16 au 29 février