de Matthew Vaughn (GB-ÉU, 2h21) avec Taron Egerton, Colin Firth, Mark Strong, Julianne Moore...
Promu Agent Galahad et fiancé à une princesse scandinave, le jeune Eggsy a tout l'avenir devant lui. Las ! La trafiquante de drogue psychopathe Poppy Adams éradique l'agence d'espionnage Kingsman. Pour se venger, Eggsy va pouvoir compter sur Merlin et les cousins d'Amérique de l'Agence Statesman...
Stupéfiante combinaison entre une parodie et un "action movie" (à la violence hallucinante, mais monstrueusement bien chorégraphiée), Kingsman (2015) aurait difficilement pu demeurer à l'état de singleton – d'autant qu'il s'était révélé des plus rentables. Voilà donc la suite. Certes, elle ne bénéficie plus de l'effet de surprise du précédent opus, mais elle renoue avec les fondamentaux de ce qu'il faudra donc considérer comme la matrice de la franchise, plaçant dès l'ouverture sa séquence de bravoure : une poursuite dans les rues de Londres dont la réalisation n'a rien à envier aux Mission impossible où cavale Tom "Peter Pan" Cruise.
Si Kingsman est ouvertement plus décalé que James Bond, longeant volontiers les rives du fantastique ou de la parodie sarcastique, il se montre aussi plus téméraire (voire incorrect dans un contexte timoré) en représentant ce qu'un film de 007 serait incapable de montrer : l'intimité vraiment intime d'une "girl" (indescriptible) ou la destitution d'un Président étasunien – des tabous qui passent ici comme un mail au Post Office.
Dernier délice : la distribution, qui pèse au moins aussi lourd qu'un selfie d'Ellen DeGeneres aux Oscar : aux côtés de Colin Firth et Julianne Moore, Halle Berry et Jeff Bridges jouent davantage que les utilités, prenant même des options sur le troisième volet. Qu'on découvrira avec plaisir : malgré une tendance à la profusion, ce divertissement à la belle facture reste de haute qualité.