Jeudi 18 janvier, le Pathé Chavant consacre une soirée au géant du cinéma qu'est Clint Eastwood.
À trois semaines de la sortie de son nouveau film en tant que réalisateur (Le 15:17 pour Paris, inspiré de la tentative d'attentat à bord du Thalys), et alors qu'il semble avoir renoncé à passer devant la caméra, n'est-il pas tentant de se souvenir du comédien Clint Eastwood ; en particulier dans ces deux rôles indissociables de son imposante stature que sont Harry Callahan et Bill Munny ?
Pour L'Inspecteur Harry (1971) de Don Siegel, il inaugure pour la première fois la plaque et le révolver Smith & Wesson de son plus fameux alter ego. Flic marmoréen aux mâchoires serrées et aux méthodes jugées expéditives par sa hiérarchie, Harry (qui a hérité du délicieux sobriquet de "Dirty" ainsi que d'une réputation exécrables auprès de ses équipiers – et pour cause : ils se font régulièrement dessouder) est ici sur les traces de Scorpion, un tueur en série terrifiant San Francisco. Inspiré par la traque du tueur du Zodiaque, ce thriller a déchaîné contre lui toutes les consciences progressistes, ulcérées par les saillies systématiques anti de l'ombrageux inspecteur. Taxé de fasciste, Harry est plutôt un anar de droite détestant le désordre, le laxisme et les bureaucrates.
Mais bien que conservateur pur sucre, Eastwood est loin d'être aussi extrémiste que son personnage : plus masochiste que sadique, plus volontiers victime que bourreau, ses héros se sacrifient généralement au nom d'une cause juste ou qui le dépasse. C'est le cas de son Impitoyable (1993), western crépusculaire grâce auquel il a ravi son premier doublé meilleur film-meilleur réalisateur à l'Oscar. Si ce n'est pas pas son meilleur film (le sublime Gran Torino le surclasse), c'est celui grâce auquel il a pu rendre la monnaie de leur pièce à ses maîtres Leone et Siegel. Au centuple.
Impitoyable + L'Inspecteur Harry
Au Pathé Chavant jeudi 18 janvier à 20h et 22h30 (au Pathé Échriolles, juste Impitoyable à 20h)