"Silent Scream" : l'Amérique sacrée d'Holy Bones

Holy Bones + Logar

La Bobine

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Concert / Porté par des mélodies habitées et une production somptueuse qui fleure bon l'americana, le trio folk-rock grenoblois Holy Bones mené par François Magnol livre enfin un premier album, "Silent Scream", qui ne devrait pas passer inaperçu. À découvrir sur la scène de la Bobine.

C'est un fait, en dépit des montagnes qui l'entourent, Grenoble n'évoque pas immédiatement les sommets enneigés du Colorado, les reliefs du Montana et du Wyoming ou les Badlands accidentés du Dakota du Sud. Pourtant, la capitale de l'Isère renferme sa part d'americana, fut-elle fantasmée.

Sans doute H-Burns est-il le chef de file (si tant est qu'elle existe en tant que telle) d'une école musicale qui abriterait également, chacun dans leur genre, Quintana, Jose & the Wastemen et Picky Banshees. Mais il conviendra d'ajouter un groupe qui, depuis sept ans, fait ses griffes folk-rock, s'affirmant comme l'un des plus solides éléments de cette esthétique qui n'a d'yeux que pour le rêve américain, ses mythes, ses clichés, sa culture.

Ce groupe, qui a connu diverses configurations avant de se fixer en trio, c'est Holy Bones, auteur de plus de 150 concerts en Auvergne-Rhône-Alpes et même au-delà, et en 2016 d'un EP titré Night can be old, manière de signifier que la musique pratiquée ici n'a pas vraiment d'âge, ou alors impossible à déterminer.

Charme incantatoire

Et voici que la formation menée par François Magnol (chant, guitare, kick) et complétée par Vincent Travaglini (guitare, machines) et Mickaël Clément (basse) est en passe de livrer (le 17 mai) son premier album Silent Scream. Si Holy Bones semble avoir pris son temps pour ce faire, il a bien fait, car le résultat est d'une classe absolue, tant dans l'inspiration mélodique d'importation américaine que dans sa production subtile et cinématographique – porté sur l'image, Holy Bones a déjà eu l'occasion de se livrer à l'exercice du ciné-concert à travers le Badlands de Terrence Mallick.

Ici, les références sont avouées et cinglent de toute part, de Calexico pour les arrangements western expérimentaux à Nick Cave pour la noirceur en passant par 16 Horsepower pour le charme incantatoire. C'est peut-être cette dernière référence qui apparaît la plus évidente – et la plus envoûtante. Il ne faut en effet pas trop pousser François Magnol pour qu'il dégaine les thématiques crypto-morbides chères au groupe de David Eugene Edwards et ce même timbre vibrant de pasteur possédé dont la gorge et les tourments semblent si profonds qu'on pourrait y faire descendre tous les péchés du monde. C'est une version très noire de l'americana que trimballe Holy Bones, mais ça ne l'empêche pas d'être lumineuse.

Holy Bones + Logar
À la Bobine vendredi 17 mai à 20h30

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