Cinéma : les films qui sortent à Grenoble le 8 juin 2022

À l'affiche / Mercredi, jour de sorties en salles : voici notre sélection des films à voir à Grenoble cette semaine. 

★★★☆☆ Petite Fleur 

Sud-Américain expatrié à Clermont-Ferrand, José vient d’être licencié. Sa compagne reprend donc le boulot en lui confiant leur bébé. Mais José déprime et un jour de blues, tue Jean-Claude, le voisin, par accident. Pourtant le lendemain, Jean-Claude a ressuscité. Alors José recommence jour après jour à  le tuer… Une comédie sentimentale post-partum ? Oui, mais revisitée avec férocité et un humour aussi noir que la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Clermont-Ferrand ainsi que – surtout – une once de fantastique. Ledit fantastique n’est d’ailleurs jamais aussi bon que lorsqu’il a les deux pieds dans le quotidien – souvenez-vous de Shaun of The Dead : s’il est aussi réussi, c’est qu’il débute sous de faux airs de comédie sociale à la Ken Loach avant de muter en film de zombies déviant. Santiago Mitre procède à l’identique avec ce qui pourrait s’apparenter à une fable allégorique sur la routine et l’ennui des jeunes parents, la perte de confiance ou de libido du parent restant au logis, et une métaphore des affres de la création/inspiration artistique (on n’est pas si loin de Harry un ami qui vous veut du bien – en parlant de Sergi Lopez, son rôle ici de coach semi-escroc rappelle le gourou brindezingue qu’il incarnait dans Filles perdues, cheveux gras de Claude Duty). Loin de lasser, l’effet répétitif donne lieu à d’intéressantes variations dans la mise à mort de l’horrible voisin ; comme si Thomas de Quincey avait fait un stage à Punxsutawney avec Bill Murray. Au reste, comment se morfondre face à une telle distribution : avec un Daniel Hendler dévoré de complexes, une Vimala Pons telle qu’en elle-même (c’est-à-dire parfaite, comme chez Peretjatko) et un Melvil Poupaud méphistophélique au dernier degré, on ne peut qu’être cueilli.

De Santiago Mitre (Fr.-Arg.-Bel.-Esp., 1h38) avec Daniel Hendler, Vimala Pons, Melvil Poupaud…


À la rigueur

★☆☆☆☆ Champagne ! 

Une bande de quinquas célèbre dans le domaine champenois d’amies viticultrices l’enterrement de vie garçon d’un des joyeux lurons. Problème : la promise, qui a l’âge d’être sa fille, débarque et enchaîne les bourdes, encourageant le meilleur pote du futur marié à distiller son aigreur par litres. La coupe va rapidement être pleine… 

Ayant épuisé le registre du cinéma animalier ou du film rétro avec protagonistes en chemise à carreaux et pantalon en velours côtelé (et sorties pour les vacances de la Toussaint), Nicolas Vanier se dirige à présent vers le genre choral "à la Danièle Thompson" – qui est, quand on y pense, une autre forme de cinéma zoologique puisqu’on y suit dans leur milieu naturel (une résidence de luxe, de préférence en pleine province) des représentants d’une même espèce (bourgeois huppés, bécasses à aigrettes, etc.) en pleins ébats amoureux et/ou rivalités de territoire. Artificiel au dernier degré, le script coche toutes les cases pour ne manquer aucune "tendance" de la société (et surtout éviter de se faire taxer d’ignorer ou moquer une minorité – raté, il manque le peuple sous-smicard). Bref, ça sent le cacheton pour les comédiens et le bon prétexte pour tourner dans un terroir avantageux. On sauvera une séquence de pur jeu d’acteurs où les personnages interprétés par Éric Elmosnino et Stéphane de Groodt essayent de communiquer malgré une ébriété avancée.

De Nicolas Vanier (Fr., 1h43) avec Elsa Zylberstein, Eric Elmosnino, Stéfi Celma…

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