Classique / Pour fêter le bicentenaire de la naissance de Félix Mendelssohn, l’Auditorium a déployé les grands moyens : son concerto pour deux pianos et orchestre en Mi Majeur, sa symphonie N° 2 «Lobgesang», Katia et Marielle Labèque aux pianos. Une belle affiche que Jun Märkl à la baguette devra magnifier. Si le concerto est le prince des formes musicales au XIXe siècle, le concerto pour piano est roi. Mozart et Beethoven en ayant fixé le cadre, chaque compositeur y va de sa virtuosité la plus acrobatique. Mendelssohn ne tombe jamais dans ce piège, il compose des concertos d’un équilibre éblouissant, d’une grande et belle beauté, d’une spiritualité confondante. Profonde, lyrique et raffinée : trois mots qui qualifient précisément sa musique. D’une cohérence rare, son œuvre entière rendait jaloux et admiratif son ami Schumann qui écrivait à son propos : «Ni dans les temps anciens, ni de nos jours, on ne trouve une perfection plus grande chez un maître aussi jeune». Les soeurs Labèque, pianistes inclassables, qui s’attaquent le plus souvent à des répertoires éclectiques et étonnants, hors des sentiers battus, s’arrêtent là sur une œuvre de jeunesse légère voire insouciante de Mendelssohn. Ce duo qui sait décoiffer et dépoussiérer n’importe quelle partition n’aura de cesse de jouer avec les lignes. Pas d’orthodoxie musicale pour ces pianistes hors pair (hélas un peu boudées en France), c’est pourtant cela qui redonne vie aux œuvres et nous redonne envie d’aller au concert.
Pascale ClavelMendelssohn
Concerto pour deux pianos
Auditorium / ONL
Jeudi 9 et samedi 11 octobre
