Rock / Comme si la musique de jeunes était soumise à une sorte d’équivalent rock du calendrier chinois, on a eu droit aux groupes en «white» (White lies, The White Stripes), aux groupes en «black» (Black Rebel Motorcycle Club, Black Angels, Black Keys, Black Eyed Peas et environ deux cents autres), et à toutes sortes de tics du genre. En ce moment, ce qui marche plutôt pas mal c’est le groupe en poney : avec Pony up, My Little Pony, New Young Pony Club et maintenant Pony Pony Run Run. Y-a-t-il bestiole moins rock n’roll que le poney ? Sans doute pas. Mais que voilà une créature qui nourrit le rêve et l’imagination avec ses pattes courtes et son air bête. Le poney ne gagnera jamais le prix d’Amérique, mais il est mignon et les filles veulent lui faire des câlins ; définition même de l’éternel outsider. C’est toute la différence avec Pony Pony Run Run, les filles veulent sans doute leur faire des câlins mais rien ne dit que ces Nantais n’emporteront pas un jour l’Amérique comme leurs «cousins» Phoenix. Car ce qui fait la force de leur tube actuel «Hey You», qu’on ne supportera sans doute bientôt plus, c’est cette espèce de groove un peu triste, qui prend aux hanches pour ne pas prendre aux tripes, calibré pour le succès. Croisement de Phoenix, de Daft Punk et de Tahiti 80, Pony Pony Run Run synthétise, à tous les sens du terme, l’exploration du revival 80’s à l’œuvre chez chacun de ces groupes. Étant donné le succès de ses modèles de par le monde : Japon pour Tahiti 80, States pour Phoenix, "Around the world" pour Daft Punk, on peut penser que les frontières ne résisteront pas longtemps à la course fougueuse du cheval nain. Tous derrière et lui devant. Stéphane Duchêne
Pony Pony Run RunAu Transbordeur, mercredi 10 mars.
