Restaurant / Un café-concert (since 1670 !) à sept mètres de Lyon, en bord de Saône, avec terrasse, beau bar, source et vins naturels.
Fuir Lyon : prendre l'autoroute du Soleil, et finalement renoncer, à l'entrée du tunnel. Après un audacieux virage à gauche et une ligne droite d'une double encablure, on entre de sept bons mètres dans la Mulatière. Et l'on découvre la terrasse d'Aux Bons Sauvages, avec vue étendue sur Lyon outre-Saône : de la gare de Perrache au néo-quartier Confluence. Le quai des Étroits a beau être passant, on se sent au calme.
L'adresse est (facile) tri-centenaire. Elle fut sans doute entourée de nombreuses guinguettes, aujourd'hui disparues. Après une courte période de fermeture, une troupe de jeunes gens a repris l'affaire. À l'intérieur, la salle du fond, voutée, pierres apparentes (ex-écurie ou stockage à bateau ?) accueille deux-trois fois par semaine des concerts (tout y passe : jazz oriental, rock tzigane, indie folk, fanfare, slam, etc). Sur un mur coule une source... Dans la salle de bar : un zinc, de vieilles tables de bistrot et un poêle à bois fonctionnel.
L'ardoise change toutes les semaines, parfois d'un soir sur l'autre : trois puissance trois choix d'entrée-plat-dessert. Ainsi, pour commencer, un soir de mai, l'on hésitait entre une omelette aux mousserons ou la terrine de volaille de la maison. Ensuite ? Un pavé de bar posé sur des carottes nouvelles et premiers petits pois ; une noix de veau et purée ; une assiette végétarienne, bordélique mais bien garnie. Enfin, une mousse au chocolat et les terribles glaces ardéchoises de Terre Adélice ; face à une jolie tarte aux fraises et rhubarbe — merci le printemps. Yann, cuisinier, ex-Villaret à Paris, travaille autant que possible des produits du coin. Les asperges et les fraises descendent des Monts du Lyonnais, la carpe, quand il y en a, vient des Dombes.
Nous avons donc un endroit où il fait bon traîner, une cuisine qui fait le taf, et, cerise sur la gâteau, une sélection de vins bio, biodynamiques, et la plupart sans additifs, qui mérite une exploration poussée. En Loire (le département, pas la région viticole), vit un vigneron qui exploite du Gamay et des coteaux de Saint-Jo. Il s'appelle Daniel Sage et l'on boit ses bouteilles à de bonnes tables — jusqu'à Stockholm ou Copenhague. Mais pas besoin d'aller si loin : on les trouve dans cette auberge de bord de Saône, au milieu d'une sélection de vignerons "amis" — citons Philippe Bornard du Jura et son savagnin "les Chassagnes" ou "C'est pas la mer à boire" du Domaine du Possible, en Roussillon. Pour les allergiques au raisin, bière du beaujolais l'Affoleuse ou jus de fruits de la ferme bio Margerie. Alors, fuyons Lyon !
Aux Bons Sauvages
2 quai Jean Jacques Rousseau, La Mulatière
Tél. 09 83 46 20 56
Du mardi au samedi de midi à 14h30 ; du jeudi au samedi de 19h00 à minuit
Bouteilles de vin : 21-55€ ; au verre : 4-5€ ; entrées et desserts 5-7€, plats 14-18€ ; formule déjeuner 17, 5€