Week-end : en villégiature à Aix-les-Bains

Savoie / Allez, hop, on chope, en TER, les derniers rayons de soleil avant le morne changement d’heure pour aller se mirer dans les reflets du lac du Bourget. Aix-les-Bains et son charme d’antan vous tendent les bras. Balade en villégiature où Lamartine écrivit ses poèmes, fleurons du romantisme.

À vrai dire, aller à Aix-les-Bains, c’est déjà la perspective de rester scotchée à la vitre du TER pendant les vingt dernières minutes du trajet d’1h10 depuis Lyon, en glissant le long des trois quarts nord-sud de la rive est du lac du Bourget.

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Arrivé à destination, deux options : soit s’aventurer dans la ville en contrefort du lac et adossée au parc régional du massif des Bauges, soit rechercher sa proximité mais il faut une bonne trentaine de minutes à pied. Le vélo ou le bus seront plus agréables pour franchir cet entre-deux très routier (voir plus bas).

Quoi qu’il en soit, la deuxième ville la plus habitée de Savoie (30 000 habitants), classée d’art et d’histoire depuis 2004, garde trace de sa vieille histoire romaine avec en pleine ville l’Arc de Campanus et le Temple de Diane du Ier siècle avant notre ère. Plus récents sont les pourtant "anciens thermes" de 1793 qui abritent aujourd’hui l’office du tourisme et sous lesquels des vestiges de thermes romains été découverts lors de travaux.

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Ville de villégiature

Apparu 19 000 ans avant notre ère du fait de la fonte d’un glacier alpin, le lac du Bourget, qui s’étend sur 18 km (et 3, 5 km au plus large) est la source déterminante qui fit d’Aix-les-Bains une station thermale vite apprivoisée par la bourgeoisie. Comme toutes ses jumelles (Vichy, Thonon…), elle regorge de villas caractéristiques qui permettent d’arpenter son histoire. Ainsi que d’une architecture art déco que l’on retrouve dans le casino duquel il faut franchir la porte pour admirer le plafond de mosaïques de la salle de jeu.

Mais les eaux n’ont pas toujours été très accueillantes. Il faut même attendre les années 1990 pour que le lac ne soit plus une déchetterie et que des stations d’épuration l’entourent. Au XIXe siècle, il en émane de très mauvaises odeurs qui amènent la haute aristocratie européenne (parmi lesquels une certaine Sissi ou JP Morgan, le banquier du Titanic qui était ici avec sa maitresse quand le paquebot sombrait) à le regarder de loin, d’où ces constructions sur les hauteurs, de part et d’autre du boulevard des Côtes.

Parmi elles, la Villa des Chimères devenu le musée Faure. C’est un pharmacien local, le baron Riqlès (oui, celui de l’alcool mentholé !) qui s’y installe, se procure du mobilier art déco (disparu) et des œuvres de Rodin faisant de ce lieu la deuxième collection du sculpteur au monde. D’inspiration génoise par son toit très plat à débordement, cette villa est décorée de frises rouges avec des chimères et des feuilles d’acanthe. Bien souvent en béton, ces constructions sont assurées par deux entreprises locales dont l’une est encore un fleuron de son domaine : Léon Grosse.

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Non loin, la villa Rossignoli (aujourd’hui le collège Jean-Jacques Perret) est un exemple de ces édifices avec entrée de plain-pied où avaient lieu les réceptions et où les domestiques ne se trouvaient pas sous les combles mais dans les sous-bassement du terrain en pente. Ne pas manquer la Villa Joséphine dite aussi La Bicoque (23 boulevard Perrin) avec ses tuiles bleues vernissées de 1875. Un chat sculpté se trouve sur le toit qui fait fuir un écureuil que l’on voit en contournant la maison. Chercher aussi la Villa Verte, la Villa Richemond, la Villa Aubépine et ce grand immeuble boulevard de Chantemerle, ancien hôtel Mirabeau achevé en 1910 aux 250 chambres avec le confort luxueux qu’est l’accès à une station de gaz et l’eau courante, avec une enfilade de balcon avec vue et une décoration intérieure aux motifs de fleurs et d’eau très art déco. Après réquisition pendant la Première Guerre mondiale, un incendie pendant la Seconde, tout a été transformé en appartements ordinaires.

Car cet âge d’or des curistes bien nés a été bousculé dans l’immédiat-après-guerre du fait du remboursement des cures par la Sécurité Sociale. Tout le monde peut y accéder, la clientèle change, se multiplie aussi au point qu’en en 1986, Aix-les-Bains devient la plus importante station thermale d’Europe en termes de fréquentation avec environ 60 000 curistes par an. Jusque dans les années 1980 où peu à peu elles sont moins prises en charge du fait de développement de techniques plus efficaces (des opérations de la hanche plutôt que des bains). Les actuels thermes d’Aix sont les thermes Chevalley ouverts en 2000 et gérés par ValVital, deuxième plus grande entreprise thermale française derrière Les Thermes du Soleil et qui possèdes douze des 53 établissements thermaux français. Et ceux de Marlioz, installés dans un parc ombragé.

Où approcher le lac ?

Pour se rendre au lac depuis la gare, soit louer un vélo en sortant du train (voir ci-contre) ou attraper la ligne 1 du bus. Et découvrir la belle esplanade du lac. Longtemps, Aix-les-Bains s’est construite dos au lac. C'est terminé. Il y a désormais des plages. Côté ouest se trouve même la zone portuaire de plaisance avec des embarcadères pour naviguer sur le lac et accoster en face selon le trajet retenu. De nombreux chemins très balisés et accessibles à tous sont fléchés, notamment celui qui relie le grand port à la pointe de l’Ardre quasiment les pieds dans l’eau et parfois sur des pontons. Possibilité de se baigner presque tout du long. Le lac se pratique bien sûr en bateau avec commentaires et il y a même possibilité d’accoster à l’abbaye d’Hautecombe, classée monument historique depuis 1875, cistercienne puis bénédictine et où vivent aujourd’hui une quarantaine de frères et sœurs de la Communauté de Chemin Neuf. Impossible de parler, de traverser ou de regarder le lac sans évoquer Lamartine qui écrivait, en 1820, après avoir sauvé une jeune femme de la noyade et l’avoir aimée, son poème Le Lac et ces vers universels « Ô temps ! suspends ton vol ».

Croisière sur le lac. 1h, 15€. bateaux-aixlesbains.com


Où manger ?

L’Ardoise. Cuisine du terroir inscrite sur une ardoise. Ca change souvent et ça fait toute le temps envie !
20 rue des Bains
T. 04 79 54 76 84

Les Oliviers. S’éloigner un peu d’Aix pour aller à Brison-Saint-Innocent et manger de la friture de perchots tout juste pêchée dans le lac (24€). Resto un peu gastro (menu à 45€) mais si appétissant.
212 route de Paris à Brison-Saint-Innocent
T. 04 79 54 21 81
Attention c'est fermé en octobre-novembre pour cause de fermeture de la route (sic !)

Jour de marché 

Mercredi (journée) forain et alimentaire et samedi (matin) fruits, légumes, spécialités savoyardes...
Place Clémenceau


Où acheter des produits locaux et de bons gâteaux ?

Le Beaufort des montagnes. Fromage de la coopérative laitière de Moutiers. Vente aussi de charcuterie et de vins. De quoi faire le plein pour un sandwich avant une balade autour du lac.
18 rue de Genève
T. 09 66 97 38 53
Du mar au sam de 9h à 12h30 et de 15h à 19h

Le Fournil de la Grotte aux fées. Le long de la balade entre le port et la pointe de l’Ardre, succulents gâteaux avec un vrai biscuit de Savoie à 10€ ou un tiramisu aux fruits rouges pour 6 à 24€.
2 boulevard Gaston Mollex
T. 04 79 63 41 58


Où louer un vélo ?

Velodéa. Face à la gare, 315 bd Wilson
T. 04 79 88 94 39
Ouvert du lun au sam de 9h 19h (1er avril – 31 oct) ou de 10h à 12h et de 14h à 18h (1er nov – 31 mars)
6€ la journée le vélo classique, 14€ le VAE


Comment y aller depuis Lyon ?

En train : TER direct en 1h11 et 22, 30€

En voiture : 107 km et 1h15 (via A43, 12, 80€ de péage) OU 115 km et 2h26 via Bourgoin-Jallieu


Où se renseigner ?

Office de tourisme
8 rue du Casino
T. 04 79 88 68 00
Horaires variables selon la période. Possibilité de réserver de nombreuses et passionnantes visites guidées (8€/pers et 1h45) sur le site de la billetterie de l’OT. Thèmes : art nouveau et art déco, au fil du temps (des Romaisn à aujourd’hui), le casino Grand cercle, les villas remarquables, Sur les pas de Lamartine…

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