Jeudi 1 décembre 2022 Le titre un brin lapidaire de la livraison mensuelle du cycle Ciné Collection concocté par les salles du GRAC (“Femmes à la caméra“) ne doit pas susciter (...)
Classique et opéra / Mélodies nocturnes, fastes baroques, envolées lyriques, fascinations minimalistes : dix rendez-vous pouvant satisfaire les publics les plus exigeants.
Kronos Quartet
Parmi les plus grands interprètes de musique contemporaine et minimaliste, le Kronos Quartet incarne depuis 50 ans une référence absolue, convoitée par les artistes et les compositeurs : plus de 1000 commandes, des collaborations allant de Bowie à Zappa, de Philip Glass à Amon Tobin, de Piazzolla à Nine Inch Nails. Ce 19 janvier l’ensemble franciscanais amerrit à Lyon pour un marathon de 24 heures qui commencera à l’Institut Lumière pour la présentation de Requiem for a Dream et se poursuivra le lendemain à l’Auditorium pour une masterclass gratuite et un concert sérotinal évoquant l’aventure de ce quatuor légendaire.
À l’Institut Lumière le vendredi 19 janvier
À l’Auditorium le samedi 20 janvier
Alexandra Stréliski
La musique d’Alexandra Stréliski est un cadeau d’extrême délicatesse, dont la douceur éclipse toute ingérence égoïque. Son postminimalisme rappelle certes les divinités tutélaires Nyman, Richter ou Einaudi, mais l’écoute nue de son œuvre, dépouillée donc de toute superstructure critique, restitue à l’âme la pureté d’un oubli, d’une absence qui effleure l’hésitation d’une émotion. Don pur, total, derridien, oublieux voire de son propre geste, destituant ainsi le cercle économique du donner/recevoir, la musique d’Alexandra Stréliski incarne intrinsèquement un geste magique.
À l’Épicerie Moderne le jeudi 22 février
Symphonie n° 9 en ré majeur de Gustav Mahler
Compositeur parmi les plus audacieux et les plus complexes de son époque, Mahler disposa d’une vie trop courte – il décède à seulement 50 ans – laissant à l’imagination ce qui aurait pu être un développement encore plus révolutionnaire de son œuvre. La Symphonie n°9 est un chef-d’œuvre grandiose, traversé de courants ascendants et de vents qui le plongent dans le drame, délimité entre un incipit et explicit dont la douceur dessine les contours d’une vie passionnée. Directeur musical de l’ONL depuis 2020, Nikolaj Szeps-Znaider conduira l’orchestre pour deux concerts crépusculaires à ne pas manquer.
À l’Auditorium le jeudi 7 et le samedi 9 mars
La Fille du Far West
Le rendez-vous du mois de mars avec l’habituel festival de l’Opéra de Lyon propose cette année un triptyque évoquant le geste du soulèvement incarné par des femmes s’emparant de leur propre liberté. Le la sera donné par La fille du Far West, opéra de Puccini de 1910, où l’héroïne Minnie regagne les droits sur son corps ainsi que la liberté de son aimé grâce à une partie de cartes, sauvant ce dernier de l’exécution. La riche partition du « Doge », comme l’appelait Giulio Ricordi, sera entre les mains de formidable chef Daniele Rustioni tandis que la mise en scène sera signée par Tatjana Gürbaca, une des rares metteuses en scène d’opéras du panorama contemporain.
À l’Opéra du 15 mars au 4 avril
La Dame de pique
Le chef-d’œuvre opératique de Tchaïkovski sera également confié au directeur musical de l’Opéra à l’occasion du deuxième volet du festival. Drame absolu entrainant les protagonistes vers la mort, La Dame de Pique incarne parfaitement le titre du festival, Rebattre les cartes, où le spectre de la comtesse décédée d’effroi se venge d’Hermann et de sa promesse manquée d’en épouser la petite-fille, apparaissant dans le profil de la carte de qui le condamne à la ruine. Adaptation d’une nouvelle de Pouchkine, l’opéra fut un véritable succès marquant un des derniers triomphes de la vie du compositeur.
À l’Opéra du 16 mars au 3 avril
Otages
Le directeur de l’Opéra Richard Brunel prend les rênes du troisième et dernier volet du festival pour proposer une création mondiale qui s’annonce poignante. Otages est l’histoire d’une fracture soudaine apparaissant à l’intérieur d’un automatisme : après 53 ans d’adhésion aux désirs des parents, du mari et du patron, Sylvie Meyer se soulève dans un geste désappointant tout pouvoir sur elle. Le récit de Nina Bouraoui va prendre forme au Théâtre de la Croix-Rousse grâce à la coproduction avec Grame-CNCM Lyon qui a donné lieu à la création musicale de Sebastian Rivas. Rut Schereiner, cheffe d’orchestre argentine, en assurera la direction.
Au Théâtre de la Croix-Rousse du 17 au 23 mars
Héros mythiques
Chef d’orchestre et violoniste à la renommée internationale, Jean-Christophe Spinosi possède un vaste répertoire, en mesure de traverser l’histoire de la musique savante jusqu’au XXe siècle avec Matheus, l’ensemble créé en 1981. Invité par les plus grandes formations symphoniques et maisons d’opéra internationales, Spinosi se produit régulièrement au Théâtre des Champs-Élysées et au Wiener Staatsoper où il a dirigé, parmi d’autres, Cecilia Bartoli et Philippe Jaroussky. Les retrouvailles avec la chapelle de la Trinité se feront aux couleurs baroques peintes par Vivaldi, Haendel et Porpora où leurs héros mythiques seront incarnés par l’élégante voix du contre-ténor italien Carlo Vistoli.
À la Chapelle de la Trinité le samedi 23 mars
Oratorio de Pâques
Lionel Meunier et Vox Luminis illuminent le répertoire baroque depuis désormais 20 ans de leur ineffable élégance, alliée à une rigueur irréprochable. Afin de glorifier l’événement pascal, l’ensemble propose une soirée en deux parties : l’Oster-Oratorium BWV 249 de Bach avec son chiaroscuro lyrique sera suivi par une découverte, la fascinante Missa Paschalis du compositeur bohémien Jan Dismas Zelenka, tombé dans l’oubli pendant plus de deux siècles, mais contemporain et ami du compositeur allemand dont l’œuvre mérite d’être (re)découverte.
À la Chapelle de la Trinité le jeudi 4 avril
Lang Lang
L’histoire d’amour entre Lang Lang et l’Auditorium produit autant d’occasions pour s’immerger dans la finesse du traitement pianistique de ce virtuose mondialement reconnu comme une des plus grandes stars de la musique. Versatile et rigoureux, Lang Lang peut aisément passer de Liszt à Mozart, du romantisme aux Variations Goldberg (au centre de sa dernière visite à l’AO en 2021), jusqu’à donner corps à la célébration d’une passion enfantine, incarnée par la parution du passionné Disney Book (DG, 2002). Outre des mazurkas de Chopin et un impromptu de Schubert, sa septième venue en ville sera marquée par l’un des chefs-d’œuvre romantiques : les nocturnes Kreisleriana de Schumann.
À l’Auditorium le dimanche 9 juin
Anne Gastinel / Claire Désert. Récital Violoncelle & Piano
Une rencontre au sommet entre deux grandes interprètes de la musique de chambre : la pianiste Claire Désert et la violoncelliste Anne Gastinel. Pour clôturer la saison des concerts, l’Opéra coréalise avec Piano à Lyon une soirée consacrée à trois sonates, afin de plonger dans la suavité des mélodies debussiennes, dans la virtuosité vibrante et sensible de Chopin pour parvenir enfin aux couleurs rhapsodiques de Grieg. Des œuvres particulièrement chères aux deux musiciennes reconnues pour leurs interprétations profondes et sincères, incarnation d’un amour respectueux et infini qui a su magnifier l’art musical.
À l’Opéra le mercredi 19 juin
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