Sélection / Ce mois-ci, Le Petit Bulletin vous emmène plonger dans un bain de couleurs, entre le "noir impérial", le "bleu Fusaro", l'univers chamarré de Tamás Zanko et celui dramatique de Robert Desnoux. On pourra alors voyager avec Magellan ou vers des espaces liminaux, retracer les chemins du Furan et de la Besbre, découvrir des paysages contemporains, les mécanismes d'adaptation des animaux et les signes graphiques perceptibles dans l'œuvre de Jean-Luc Godard. Dix étapes intenses pour braver le plus court des mois.
Magellan
Peinture / Pour un mois et demi, la salle d'exposition d'Autour de l'image se mue en cale de bateau, accueillant l'épopée marine de Bastien Bürcher, artiste franco-suisse originaire d'Annecy. Fasciné par la figure mythique du navigateur portugais, et notamment par le biais des lectures de Stefan Zweig et Romain Bertrand, Bürcher nous emmène dans son périple fascinant – mais interrompu brutalement – autour du monde à travers une lecture contemporaine et au fort pouvoir onirique.
FM
Magellan par Bastien Bürcher
Jusqu'au 22 février à l'atelier-galerie Autour de l'image (Lyon 2ᵉ) ; entrée libre
Noir impérial

Divers / Organisée par Mirabilia Lyon, l'exposition Noir impérial met à l'honneur la révolutionnaire invention de François Gillet permettant d'obtenir un noir au chatoiement jugé sans égal. Ce procédé, mis au point en 1838, vibre dans les créations des quarante-quatre artistes et ateliers se mesurant avec le verre, la céramique, la plumasserie, la joaillerie, la soie mais aussi le design mobilier, l'art textile et la photographie d'auteur. Avec un invité spécial : l'écrivain Gao Xingjian, prix Nobel de littérature en 2000, dont l'exposition présente un grand lavis à l'encre de Chine.
FM
Noir impérial
Du 11 au 23 février au Musée de Fourvière (Lyon 5ᵉ) ; de 0 à 10 €
Les années Pop
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Art contemporain / Après avoir remis en lumière le génie inquiet de Philippe Hortala pendant toute l'année 2024, la galerie tourne la page pour se consacrer à l'œuvre de Tamás Zanko. Peintre, plasticien et scénographe, l'artiste hongrois a traversé le vingtième siècle avec discrétion, malgré la puissance d'une œuvre riche et fascinante. Le premier volet de cette célébration s'ouvre sur des peintures inédites des années 60, la "période pop" de l'artiste, contrepoint joyeux à l'exil du pays natal déclenché par les événements de Budapest de 1956.
FM
Les années Pop par Tamás Zanko
Jusqu'au 1ᵉʳ mars à la galerie Henri Chartier (Lyon 2ᵉ) ; entrée libre
Affluents

Photographie / La déclinaison plurielle du titre témoigne avec précision de la tension entre collectif et individuel, que l'exposition incarne à travers quatre regards confluant dans un saisissant contrepoint visuel. Les pérégrinations mémorielles de Pierre Suchet suivant les cours du Furan et de la Besbre, l'évocation de la vie dure et libre des mariniers de la Saône chez Jacques Revon et le travail documentaire de Bastien Doudaine autour des eaux contaminées par les PFAS, les "polluants éternels", font résonner des sonorités anciennes ainsi que des sonnettes d'alarme. Dans la discrétion de la mezzanine, le travail de Pierre Vallet célèbre les idées visionnaires que les grands architectes ont confiées à la rudesse du béton.
FM
Affluents par Pierre Suchet, Jacques Revon, Bastien Doudaine et Pierre Vallet
Jusqu'au 8 mars au Bleu du ciel (Lyon 1er) ; entrée libre
Continuité(s)

Peinture / « L'acte de peindre est une lutte contre la brûlante réalité de qui a affronté le danger, de qui est allé jusqu'au bout de la solitude » écrit dans le catalogue le commissaire de l'exposition Jean-François Aupetit. Ces mots chargés d'émotion décrivent l'acte créatif artistique mais établissent également les coordonnées de la peinture dramatique, éraflée, vibrante de Robert Desnoux. L'exposition retrace l'ensemble de son parcours à travers une trentaine de toiles, lieux d'éternel retour et de dialogues entre spiritualité et anthropologie.
FM
Continuité(s) par Robert Desnoux
Du 1er février au 9 mars à la galerie L'œil écoute (Lyon 5e) ; entrée libre
Jean Fusaro

Peinture / La galerie Estades rend hommage au grand peintre de l'École de Lyon avec une rétrospective à l'image de son œuvre, raffinée et discrète. Disséminées sur les deux étages, la cinquantaine d'œuvres invitent à la rencontre avec l'univers d'un artiste en mesure d'alimenter et bouleverser la grande tradition de la peinture lyonnaise. À l'origine du non-mouvement du sanzisme, Fusaro a su développer une peinture personnelle et élégante, qui recèle sous la surface imperturbable, un univers matériel et inquiet.
FM
Rétrospective Jean Fusaro
Jusqu'au 15 mars à la galerie Estades (Lyon 1er) ; entrée libre
Format paysage

Peinture & photographie / La commissaire d'exposition Anne Favier réunit quatre artistes contemporains autour de la notion de paysage. Celle-ci, en peinture, date du XVIe siècle mais elle n'a jamais complètement disparu depuis, reprise sous des formes renouvelées : les vues géométriques entre imaginaire et réalité peintes par Jérémy Liron, les champs reflétés sur le plastique des ballots de foin photographiés par Tania Mouraud, les paysages quasiment abstraits de la peintre Claire Chesnier, les toiles-objets de Pierre Buraglio.
JED
Format paysage par Pierre Buraglio, Claire Chesnier, Jérémy Liron et Tania Mouraud
Jusqu'au 22 mars à la galerie Ceysson & Bénétière (Lyon 1ᵉʳ) ; entrée libre
In the hours between dawns

Art contemporain / La nouvelle exposition de l'IAC, conçue par Sarah Caillet, réunit onze artistes contemporains (Phoebe Boswell, Gabrielle Goliath...) « entre deux aubes » : « Dans ces heures liminales où la nuit n'est pas encore jour demeurent des existences solidaires, intimes et endurantes. L'exposition In the hours between dawns propose de visiter ces espace-temps peuplés par les corps et pensées qui se tiennent dans la pénombre d'un devenir incertain ». L'occasion de découvrir des créateurs méconnus et engagés.
JED
In the hours between dawns
Du 7 février au 13 avril à l'Institut d'art contemporain (Villeurbanne) ; de 0 à 6 €
Jean-Luc Godard, le typographe à la caméra

Cinéma / Cinéaste de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard est reconnu pour son audace formelle, avec un usage du texte et donc de la typographie novateur : cartons et génériques, mais aussi cadrages d'enseignes et de journaux, et, toutes formes de l'écrit à l'écran... mais le travail de mise en page ne se résume pas à d'éclatantes apparitions. Pour lui, le film devient livre, comme ses Histoire(s) du cinéma, dont on pourra découvrir les maquettes originales dans l'exposition, et comme l'indique le nom de son tout dernier film : Le livre d'image.
LD
Jean-Luc Godard, le typographe à la caméra
Du 31 janvier au 4 mai au musée de l'Imprimerie et de la Communication graphique (Lyon 2e) ; de 4 à 8 €
Trop forts !

Sciences / Le musée des Confluences souhaitant proposer davantage d'expositions spécifiquement pour le jeune public, l'année commence avec Trop forts ! qui propose de partir à la découverte des capacités extraordinaires de certaines espèces animales. Imaginée pour les 8-12 ans, l'exposition fait le tour des climats extrêmes (déserts, grands froids, hautes altitudes...) et liste les champions de la résistance, de l'acclimatation et de l'adaptation. Des aptitudes qui défient la compréhension, mais qui ouvrent aussi des perspectives sur la vie dans les environnements hostiles et qui pourraient inspirer de futures technologies.
LD
Trop forts !
Du 19 février au 31 décembre au musée des Confluences (Lyon 2e) ; de 0 à 12 €