Le restaurant Morfal devient Leptine

Nouvelle ère / Dans le 1er arrondissement –près du lycée la Martinière-Centrale, l’ex-Bijouterie, repaire pour gastronomes branchés se pose, réfléchit, et se renomme.  

On fut inquiet cet hiver de trouver chez Steven Thiebaut-Pellegrino porte close. Le jeune chef  — qui prit, deux printemps en arrière, la succession d’Arnaud Laverdin aux fourneaux d’une Bijouterie redécorée et renommée Morfal  — faisait en réalité quelques travaux.

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Pas de grand lifting : on conserve les petites tables rondes et métalliques noires alignées sous un plafond sombre et néons rouges, en parallèle d’un long comptoir-cuisine, caché derrière une étagère mikado, et ambiancée de rap. Ce dernier a été tronçonné à son extrémité, pour loger une banquette (sous des poissons qui sèchent) et de nouvelles tables : le lieu étant toujours plein, cela devrait accroître les chances de ne pas se faire recaler.

La carte ressemble à un quiz

Mais cette courte pause fut surtout l’occasion de marquer une étape. L’enseigne a changé et porte le nom de Leptine — l’hormone de la satiété. Le Morfal serait-il rassasié ? Il s’avoue plutôt apaisé. Sa cuisine aussi, enfin émancipée de son prédécesseur : moins en recherche de démonstration.

La carte ressemble à un quiz. Hoisin ? Une sauce barbecue chinoise. Yakon ? Une racine, appelée aussi poire de terre. Rouge des prés ? Une race bovine des pays de la Loire. Calamansi ? Un citron philippin. Elle avoue en tout cas ses influences multiculturelles.

Au premier déjeuner de cette nouvelle ère, on s’attaquait d’abord à une salade : une sucrine, vite fait snackée au barbecue, posée sur une purée très lisse, presque élastique, montée au beurre noisette, arrosée de sauce coréenne, sucrée-piquante, et saupoudrée de levure, un genre d’hommage à la street food, pas dans la forme (allez manger ça avec les doigts !), mais dans le côté agréablement sale de la chose.

Steven, toujours barbu et tatoué, en tablier et chaussé de Requins vertes

Puis, un plat pour faire le lien avec le passé (la Bijouterie), et donc un assemblage malin entre deux influences : des raviolis chinois à la vapeur garnis d’une farce au poulet, relevée de nuöc nám et de sésame, et posée sur une sauce indienne dite butter chicken au beurre et garam masala.

Enfin, un dessert sérieux, avec une base de chocolat (en ganache, en tuile, en biscuit), agrémentée de cubes de poires, pochées dans le jus des peaux, et des grains de maïs séchés. Steven, toujours barbu et tatoué, en tablier et chaussé de requins vertes, prend le temps et la peine d’expliquer ses idées, puis retourne finir un haddock au chalumeau, prend une commande, dresse une assiette, il virevolte, comme un chef. 

Leptine
16 Rue Hippolyte Flandrin, Lyon 1ᵉʳ.
Ouvert midi (sauf mardi) et soir, fermé dimanche et lundi. 
Assiette 15-17€. Dessert 12€. Verre de vin 7-8€

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