Audrey Hénocque succède à Nathalie Perrin-Gilbert au poste d'adjointe à la culture

Audrey Hénocque succède à Nathalie Perrin-Gilbert au poste d'adjointe à la culture

Mercato / La 1ʳᵉ adjointe à la mairie de Lyon en charge des finances, de la commande publique et des grands événements, Audrey Hénocque (EELV) va ajouter la culture à ses attributions. Elle va rapidement devoir faire face à de grands défis, et rassurer un monde de la culture secoué par le limogeage inattendu de sa prédécesseuse.

La municipalité de Lyon a récupéré la culture dans son giron, après l'électron libre Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun), c'est la très loyale Audrey Hénocque (EELV) qui devrait être désignée par vote lors du prochain conseil municipal (30 mai). L'adjointe qui était déjà en charge des finances, de la commande publique et des grands événements hérite donc d'une prérogative importante, la culture et le patrimoine étant le deuxième budget de la municipalité écologiste. 

Une nomination qui se veut rassurante d'après l'entourage du maire de Lyon, Grégory Doucet, qui refuse d'ailleurs le dénominateur de « crise » pour évoquer les dernières semaines, marquées par une montée en tension des relations entre la majorité écologiste et son ancienne adjointe, Nathalie Perrin-Gilbert, débarquée par le maire le lundi 13 mai dernier.

NPG limogée, la culture dans la rupture ou la continuité ?

La décision avait été motivée par « une rupture de confiance » selon l'entourage du maire, après la diffusion de documents à la presse. Le divorce couvait cependant depuis des mois : on peut penser à la passe d'armes entre l'adjointe et des élus EELV lors d'un conseil municipal au sujet du jet de soupe au musée des Beaux-Arts ou encore des différents moments de crispation autour du Musée Guimet.

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Dès septembre 2023, Nathalie Perrin-Gilbert avait menacé de démissionner si l'institution inoccupée depuis 15 ans était vendue. Elle avait fini par annoncer sa réouverture pour 2025 dans une interview donnée à Actu Lyon. L'annonce avait été jugée « prématurée » par l'exécutif, qui ne s'en était pas caché sur X (ex-Twitter), par la voix de celle qui va d'ailleurs lui succéder, Audrey Hénocque.

Récemment interrogée par le Petit Bulletin, Nathalie Perrin-Gilbert maintient que « Ces projets n'avaient, — à mon sens — rien de secret. L'autorisation de communiquer avait été donnée dès janvier. [...] C'est techniquement et budgétairement jouable en 2025, je suis allée au bout de ce que je pouvais faire en tant qu'adjointe à la culture. Se priver du musée Guimet, c'est rayer Lyon de la carte. » Reste à savoir si la majorité écologiste et Audrey Hénocque partage son analyse et souhaite poursuivre la mise en branle du "Musée sentimental".

La bombe à retardement du CRR

C'est la situation au conservatoire de Lyon (CRR) qui a mis le feu aux poudres, et précédé le limogeage de Nathalie Perrin-Gilbert. Elle a décrit un état général pour le moins désastreux, ainsi qu'une gestion du budget incompréhensible la poussant à lancer deux audits, un premier portant sur les risques psychosociaux, et un second, sur le fonctionnement général (budget, gouvernance, gestion du parc instrumental et informatique...).

« Il n'y avait pas de critères d'évaluation des professeurs, pas d'inventaire non-plus, il n'y avait même pas de personne en charge des ressources humaines, je l'ai recrutée en 2022. La médecine du travail était déjà intervenue plusieurs fois, il y avait eu des alertes du F3SCT [formation spécialisée en matière de santé, sécurité et conditions de travail ndlr] », avait énuméré Nathalie Perrin-Gilbert.

Face à ce constat, l'élue avait décidé de ne pas reconduire le CDD de son directeur de 67 ans, Géry Moutier. Une décision qui, semble-t-il, a particulièrement clivé les élus écologistes de la Métropole de Lyon. Ils se sont même abstenus de voter le budget de 2024. 

Une décision difficile à comprendre et qui pourrait se retourner contre eux si elle s'avère infondée. En attendant les résultats des audits, Audrey Hénocque héritera aussi de cette situation, et devra s'assurer du bon fonctionnement du CRR, en choisissant de remplacer ou de prolonger son directeur.

Des casseroles sur le feu

Il s'agira donc d'une prise de poste pour le moins inconfortable, obligeant Audrey Hénocque à poursuivre ou se désinvestir de sujets que sa prédécesseure a su incarner, notamment médiatiquement : outre le rattrapage par la Ville de Lyon des structures lâchées par la Région (Villa Gillet, théâtre du Point du jour...) ; c'est sous Nathalie Perrin-Gilbert que la Ville de Lyon a décroché le label 100% Ville EAC qui est attribué aux collectivités proposant une éducation artistique et culturelle pour tous les jeunes du territoire, et a intégré le réseau des villes créatives littérature de l'UNESCO. 

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