Roman / Avec son quatrième roman, Marjorie Tixier poursuit son ouvrage de broderie autour des portraits de femmes. Dans Le Pays blanc, elle fait le récit d'une lignée, sur plusieurs générations, dont les motifs se révèlent au fil de l'histoire.
Helena, Aniela, Dorota et Micha sont membres d'une même famille, que les secrets et les non-dits ont morcelée dans le temps et dans l'espace : l'histoire se déroule entre la France et la Pologne, théâtres d'allées et venues plus ou moins définitives. Ce pays blanc est le lieu des origines pour Marjorie Tixier : issue de l'immigration polonaise dans les années 1920, elle n'a que très peu d'informations sur ses ancêtres. À partir de quelques éléments d'état civil concernant sa grand-mère, elle brode : « Je n'avais pas envie de faire de recherche généalogique, j'avais envie de faire confiance à la mémoire cellulaire et à l'écriture. Je me construis davantage avec la fiction qu'avec la réalité » explique avec poésie Marjorie Tixier.
« Rentrer dans le souvenir par les arts »
Comme le personnage de Thomas, dernier de la lignée, qui découvre Cracovie au début du roman, elle a un coup de cœur pour cette ville en 2022 lors de son premier voyage en Pologne : « J'avais à cœur de voir le pays sous un autre angle que celui des remarques négatives qu'on entendait souvent à une époque ».
Elle choisit donc la capitale culturelle, berceau de l'université Jagellonne (l'une des plus anciennes du monde) pour « rentrer dans le souvenir par les arts », en suivant les traces du célèbre Stanislas Wyspianski, l'un des artistes européens les plus prolifiques et les plus remarquables de son époque, auquel elle donne bien sûr un rôle dans le roman. Et nous emmène avec elle sur les traces de cet héritage romanesque.
Le Pays Blanc de Marjorie Tixier aux éditions Fleuve
Rencontre avec Marjorie Tixier le 11 septembre à la librairie Tuliquoi à Allevard (38) et le 19 septembre à la librairie Le Bois d'Amarante à Chambéry (73)