Festival / Du 7 juin au 26 juillet les deux scènes de la "colline qui prie" accueilleront plusieurs parmi les plus importants noms de la scène musicale nationale et internationale d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Zoom sur la programmation.
En parallèle d'une jolie programmation danse, cirque, théâtre et même magie, la saison musicale 2025 des Nuits de Fourvière présentée par Vincent Anglade et Emmanuelle Durand ne démérite pas cette année. Présentée comme une "fête populaire", la 79e édition du festival est marquée par des choix forts et des esthétiques variées, de Cypress Hill à Franz Ferdinand, en passant par les légendes de Kraftwerk.
Tout d'abord, du rock
Si étrange que cela puisse paraître, le rock semble être devenu une denrée de plus en plus rare dans les programmations des festivals d'été. "Les Nuits" nous réservent pourtant des soirées abrasives, à partir du lundi 9 juin pour des retrouvailles avec Fontaines D.C., trois ans après le volcanique concert au Transbordeur. La soirée sera complétée par le rock indé bien saturé de Been Stellar.
Le rendez-vous avec Franz Ferdinand est fixé au mardi 1er juillet, celui avec Peter Doherty et ses Libertines quelques jours plus tard (le 10 juillet) tandis que pour The Kills il faudra attendre jusqu'au 22 juillet. La soirée sera auréolée d'une première partie captivante avec Warhaus, que nos confrères des Inrocks n'ont pas hésité à définir se trouvant « à l'entrecroisement de Leonard Cohen et Tom Waits ».
Des maîtres du hip-hop, du funk et de l'électro
Le festival accueillera également trois des groupes qui ont fait l'histoire de la musique, chacun dans son domaine : Kool & the Gang (le 2 juillet), référence du funk depuis soixante ans, Cypress Hill (le 29 juin) champion du hip-hop de la West Coast, et Kraftwerk (le 21 juillet) pionnier incontournable de la musique électronique.
Côté électro (mais beaucoup plus jeunes), les Nuits recevront l'étonnante star du web Marc Rebillet (le 10 juin) ainsi qu'un des DJ les plus convoités du globe : le Lyonnais de Gesaffelstein (25 juillet).
Des sonorités intimistes et suspendues
Plusieurs soirées verront les deux scènes du parc archéologique se transformer en lieux oniriques de réflexion et de catharsis. Onze ans après le concert avec Portishead à Fourvière et un an après celui en solo à la Bourse de travail, Beth Gibbons (le 30 juin), retrouvera son public lyonnais pour proposer Lives Outgrown, son deuxième et délicat album soliste. Une soirée qui s'annonce mémorable, complétée par la présence de Bill Callahan, l'une des voix les plus fascinante et torturée du panorama de la country alternative.
Le pianiste Roberto Fonseca et le violoncelliste Vincent Ségal présenteront dimanche 15 juin à l'Odéon leur nouveau projet tandis que Max Richter, vendredi 11 juillet, tracera des traits délicats et minimalistes évoquant deux albums, le récent In a Landscape et le classique The Blue Notebooks.
Les concerts d'Anoushka Shankar (le 18 juillet) et du Trio Joubran (le 23 juillet) s'annoncent comme des soirées envoûtantes et incontournables, au même titre que la nuit brésilienne avec Seu Jorge et Flavia Coelho (le 7 juillet).
Jazz & soul
Le jazz s'invite à Fourvière avec de très belles soirées, d'abord avec l'ingénieuse chanteuse franco-américaine Cécile McLorin Salvant (25 juin), puis le batteur Antonio Sánchez qui se produira en ciné-concert pour sonoriser le film de Alejandro González Iñárritu, Birdman (20 juillet), et enfin le jeudi 24 juillet Chilly Gonzales retrouvera son affectionné public de Fourvière.
L'année dernière, ses deux concerts au Radiant-Bellevue se sont révélés mémorables : Jorja Smith (4 juillet), la nouvelle étonnante voix de la soul britannique, revient nous rendre visite avec une nouvelle soirée aux sonorités chaleureuses.
Une France solaire
Nombreuses et nombreux sont les artistes de l'Hexagone qui ponctuent la programmation musicale, telle Lucie Antunes, géniale multi-instrumentiste qu'on retrouvera à plusieurs reprises dans des spectacles de danse, théâtre et musique.
Le choix des artistes françaises semble avoir été placé sous l'astre le plus lumineux de notre système : une évidence quand on pense à Jean-Louis Aubert (le 12 juin), l'inoubliable chanteur de Téléphone, qui défendra le 12 juin son dernier album Merveille, ou à Clara Luciani, présente le lendemain au Grand théâtre antique, ainsi qu'au projet Lamomali (du 19 au 21 juin) réactivé cette année par -M- avec Fatoumata Diawara et Balla Diabate. La lumière rayonnera également le mardi 8 juillet grâce à l'élégance et la légèreté de Laurent Voulzy et de Jeanne Cherhal.
Ne manqueront pas les sonorités plus hypnotiques, comme celles de La Femme (le 3 juillet), tourmentées, avec Ben Mazué (le 27 juin), sophistiquées, dans les reprises de Joni Mitchell de Jeanne Added (le 13 juillet), ou inattendues, grâce à Feu! Chatterton (le 9 juillet).
Sept samedis pour faire la fête
Le festival sera rythmé par un rendez-vous hebdomadaire thématique prolongeant la durée des soirées. Pendant sept samedis, il sera possible d'accéder au site à partir de 19h pour déguster des spécialités concoctées par les chefs invités par le Lyon Street Food Festival, avant de profiter des concerts dans le grand théâtre jusqu'à minuit.
On commence le samedi 7 juin avec le blues désertique de Tinariwen, le jazz éthiopien de Mulatu Astatke et le mélange entre styles panafricains et harmonies pop du collectif au fort engagement féministe des Amazones d'Afrique.
Le 14 juin la colline se transformera en immense club grâce à l'équipe de Madame Arthur, mythique cabaret parisien, à une performance effrénée entre voguing et waacking, ainsi qu'un live de Romane Santarelli.
Le 28 juin se teindra des couleurs des immensités désertiques américaines grâce aux sons vintages de Lowland Brothers, au blues veiné de soul et gospel de Robert Finley, et aux paysages sonores spaghetti western des Hermanos Gutiérrez.
Les deux samedis suivants seront consacrés à l'univers du hip-hop et du rap, par l'entremise des légendes vivantes de De La Soul et Oxmo Puccino, ainsi que la jeune slameuse George Ka (5 juillet), de l'univers hybride du palestinien Saint Levant, ou encore celui torturé de Wallace Cleaver et du solaire de Crystal Murray (12 juillet).
Samedi 19 juillet le maître-mot de la soirée sera sans doute "rock" avec les sonorités teintées de nostalgie de The Lemon Twigs, la frénésie des Lyonnais de Johnnie Carwash et le son abrasif de Last Train, de retour au rock après la parenthèse avec l'hypnotique Original Motion Picture Soundtrack, avant de clore ce « festival dans le festival » le samedi 26 avec un karaoké géant en deux temps, organisé par Arte et entraîné par l'artiste associée au festival Lucie Antunes.
Nuits de Fourvière
Du 7 juin au 26 juillet (programmation musicale) dans différents lieux de la ville ; de 10 à 69 €
