Transports lyonnais : la chambre régionale des comptes alerte sur la gestion de Sytral mobilité
Mobilité / La chambre régionale des comptes (CRC) pointe une situation en équilibre instable pour Sytral mobilités, pourtant deuxième autorité organisatrice des mobilités en France. Si le service rendu et la fréquentation retrouvent des couleurs, ces investissements risquent de faire tanguer les finances publiques.Â

Photo : © Eric Soudan
Jamais Sytral mobilités n'avait visé aussi grand. D'ici à 2033, l'établissement prévoit plus de six milliards d'euros d'investissements pour étendre et moderniser son réseau, avec trois nouvelles lignes de tramway, des flottes de bus renouvelées et des navettes fluviales. Un chantier à la mesure des ambitions climatiques de la métropole lyonnaise, qui veut drastiquement réduire l'usage de la voiture à l'horizon 2040.
Mais derrière ce volontarisme, la chambre régionale des comptes se questionne, comment financer ce virage à l'échelle métropolitaine sans s'enfoncer dans un endettement incontrôlé ? C'est le cœur de son rapport d'observations mercredi 4 juin par la chambre régionale des comptes (CRC) qui appelle Sytral mobilités à formaliser un plan de recours. Car si la trajectoire actuelle repose massivement sur l'emprunt (estimé par la chambre régionale des comptes à près de 340 millions par an entre 2024 et 2033), elle reste grevée d'incertitudes à cause de l'inflation, la hausse des taux et la pression sur les collectivités contributrices... autant de risques partiellement intégrés dans les projections de l'autorité organisatrice.
Si le rapport salue une gestion saine jusqu'ici - notamment une capacité de désendettement exemplaire en 2023 - il souligne que cette solidité pourrait se dégrader rapidement. D'autant que la part du financement assurée par la vente de billets, autrefois centrale dans le modèle lyonnais, s'est réduite au profit du versement mobilité, plus sensible aux aléas économiques.
Le rapport met aussi en lumière plusieurs failles dans l'exploitation du réseau ces dernières années, comme la hausse des trajets annulés, la baisse des contrôles antifraude et l'absence de données sur la satisfaction générale des usagers jusqu'en 2023. Autant de fragilités que la CRC enjoint de corriger pour que sa feuille de route file sur de bons rails.Â