Katerina Andreou pour la Biennale de la danse : « Tout est une question de mouvement »

Publié Jeudi 4 septembre 2025

La 21ᵉ Biennale de la danse présente Nuits transfigurées du 8 au 13 septembre à l'Opéra de Lyon. Un triptyque consacré aux imaginaires de la nuit, dont le dernier volet, We need silence, est signé par la chorégraphe grecque Katerina Andreou.

Photo : Katerina Andreou

Les rayons du soleil percent difficilement les stores. Sous la verrière du grand studio du ballet de l'Opéra de Lyon, les pas de danse résonnent et les clameurs montent. Treize interprètes enchaînent des gestes tantôt saccadés, tantôt fluides, sous le regard attentif de Katerina Andreou. « Le cadre de la création est assez rigide, assez rigoureux et peut paraître austère », confie-t-elle, avant de préciser : « en même temps, les danseurs et danseuses trouvent dans ce cadre leur propre liberté. »

Une musique qui insiste

Le socle de cette création repose sur une boucle de 20 secondes de musique house, tirée d'un précédent solo de la chorégraphe et musicienne créé en 2018, BSTRD. « Ce n'est pas une musique qui se répète mais une musique qui insiste », explique-t-elle. Ce motif sonore, qui revient sans relâche, enferme le spectateur dans une écoute qui finit par l'entraîner vers un état méditatif.

Sur scène, l'intensité est palpable. Mais derrière la vigueur du son et des corps se dessine une douceur inattendue. Les interprètes transpirent, s'épuisent, et pourtant leurs gestes expriment une complicité profonde. « L'intensité de la pièce amène à la célébration d'un désespoir ou d'une colère qui devient joie car ils et elles dansent ensemble », résume Katerina Andreou. « Ça régénère », conclut-elle.

La danse comme lutte commune

We need silence sera présenté du 8 au 13 septembre à l'Opéra de Lyon, en pleine rentrée politique houleuse, entre un gouvernement en quête d'un vote de confiance le 8 et un appel à la grève générale le 10. « Le titre de ce spectacle est une parole de motivation, une demande, une réclamation », affirme la chorégraphe. « En tant que femme, je peux ressentir le besoin de silence pour prendre ma place. »

Pour elle, l'expression d'un désaccord est vitale, et les mouvements d'un spectacle peuvent nourrir ceux des citoyens. « J'essaie de transmettre cette contamination et j'espère que la pièce soulèvera le public. » Dans la salle, le pari semble acquis. Reste à savoir s'il gagnera aussi la rue.

Nuits transfigurées
Du 8 au 13 septembre à l'Opéra de Lyon (Lyon 2e) ; de 10 à 48€