Fête des lumières : l'UMIH du Rhône se retire, la Ville de Lyon défend sa position

Publié Lundi 20 octobre 2025

Rupture / Après plus de 20 ans de collaboration, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Rhône (UMIH) se retire de l'organisation de la Fête des lumières. Le syndicat met en avant un désaccord sur la place des acteurs locaux, tandis que la Ville de Lyon assure vouloir maintenir le dialogue.

Photo : Food court Place Bellecour Fête des lumières 2023 © Olivier Chassignole - Ville de Lyon

Après deux décennies de partenariat, l'UMIH du Rhône met fin à sa participation à la Fête des lumières 2025. Le syndicat parle d'une décision « réfléchie et responsable », motivée par « un désaccord profond avec la manière dont la municipalité conçoit la place des acteurs économiques locaux ». En cause notamment, la création d'un food court géant sur la place Bellecour, que les professionnels du secteur CHRDT (cafés, hôtels, restaurants, discothèques et traiteurs) jugent trop concurrentiel pour les établissements de la presqu'île. L'organisation demande la suppression de ce dispositif et appelle à replacer les acteurs locaux « au cœur de la manifestation ». Cette séparation entraîne également la suppression du soutien financier annuel de 6 000 euros que le syndicat versait à l'organisation. Une somme qui peut paraître dérisoire comparée aux trois millions d'euros de budget de la fête, mais symbolique de la scission opérée par l'UMIH.

Dans un mail adressé à la rédaction, la Ville de Lyon dit « regretter la décision de l'UMIH du Rhône de rompre unilatéralement son partenariat pour la Fête des lumières 2025 ». La municipalité précise que cette décision « intervient alors même que la Ville a maintenu des échanges réguliers avec les représentants de la profession, et a formulé plusieurs propositions ». Elle indique avoir notamment « proposé à l'UMIH d'explorer, pour 2026, la possibilité de participer à l'organisation du food court afin de renforcer la représentation des professionnels du secteur ».

La Ville réfute l'idée d'une mise en concurrence avec les restaurateurs lyonnais

« Contrairement à ce qu'indique le communiqué de l'UMIH, le food court de la place Bellecour n'oppose pas forcément les restaurateurs lyonnais à des acteurs extérieurs. L'espace est opéré par Café cousu, prestataire lyonnais retenu à l'issue d'un marché public. En 2024, il a sélectionné des commerçants et artisans du territoire lyonnais (Lyon 1er, 2e, 6e et 7e arrondissements). »

La municipalité précise encore que les plats proposés, « entre 8 et 10 € », reposent sur « une offre soignée, valorisant la provenance et la qualité des produits, complémentaire de celle des restaurants du centre-ville ». Elle affirme aussi « agir aux côtés des services de l'État pour lutter avec fermeté contre la vente ambulante illégale, qui pénalise directement les acteurs de la restauration ».

La Ville met enfin en avant le rôle économique majeur de l'événement, rappelant que « la Fête des lumières constitue un formidable levier économique pour l'ensemble des professions du tourisme et de la restauration ». Elle cite plusieurs chiffres : « +25 % de fréquentation au Pavillon de l'Office de tourisme en 2024 », « +73 % de ventes de Lyon city cards (formule 4 jours) » et « 76, 8 % de taux d'occupation hôtelière l'an dernier, en hausse par rapport à 2023 ».

Selon la municipalité, les professionnels du secteur café-hôtellerie-restauration « demeurent les premiers bénéficiaires de cet afflux exceptionnel de visiteurs ». Elle dit vouloir « poursuivre les échanges avec les représentants de la profession et les services de l'État pour faire évoluer, lorsque cela est possible, les parcours », tout en maintenant « les impératifs de sécurité publique ».

Sollicité à plusieurs reprises, l'UMIH du Rhône n'a pas encore répondu à nos demandes d'entretien.

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