Fête des lumières 2025 : drones, skate et Netflix s'invitent dans la ville 

Publié Mercredi 5 novembre 2025

Illuminations / Du 5 au 8 décembre, la Fête des lumières revient dans une version plus ramassée, recentrée sur la Presqu'île et ses façades historiques. Contrainte par un budget en baisse mais soutenue par de nouveaux partenaires, l'édition 2025 mêle œuvres populaires et créations plus expérimentales. 

Photo : Conférence de presse Fête des Lumières - © CD

Moins d'argent, donc moins d'œuvres : 23 au total, contre 32 l'an passé. La participation de la Ville recule de 800 000 euros, pour un budget net de 3, 1 million d'euros (hors masse salariale) dont 1, 3 de mécénat. Une contraction liée à « l'austérité budgétaire des collectivités », selon l'adjointe à la Culture et aux grands événements Audrey Hénocque, partiellement compensée par une recherche de nouveaux mécènes - Netflix en tête.

En effet, le géant américain finance Stranger lights, une installation immersive place Sathonay en hommage à la série Stranger things produite par la plateforme étasunienne dont la dernière saison sortira fin novembre. Si l'effet d'annonce amuse, il interroge aussi sur la place du privé dans un événement conçu pour répondre à une logique de service public. « La Fête des Lumières doit rester un laboratoire de création artistique », a rappelé le maire écologiste Grégory Doucet, insistant sur sa dimension citoyenne et son accessibilité.

 Stranger things proposé par Netflix sur la place Sathonay © Fête des Lumières 2025

Côté programmation, le parcours se resserre sur les sites emblématiques. L'Opéra de Lyon accueille Row du collectif Tundra, œuvre sensorielle sur le dialogue entre visible et invisible, une œuvre déjà présentée au Théâtre des Célestins en 2023. Sur les quais de Saône, Les Malles persanes de Thierry Pierras convoquent les imaginaires orientaux à travers des projections dessinées à la main. À la cathédrale Saint-Jean, la star hongroise László Zsolt Bordos explore la diffraction de la lumière comme métaphore du divin multiple.

Hommage aux mères lyonnaises et fête populaire

Place des Terreaux, Lundi, c'est raviolis rend hommage à la gastronomie locale avec humour. Signée par le studio barcelonais Tigrelab, l'installation mêle images pop à la Andy Warhol et musique entraînante, transformant les façades de l'Hôtel de Ville et du Musée des beaux-arts en comptoirs lumineux avec ce "miam miam mapping". Grégory Doucet y voit un clin d'œil appuyé « aux restaurateurs lyonnais, piliers de l'identité de la ville » - un clin d'œil sans équivoque, qui intervient après le retrait du syndicat des restaurateurs l'UMIH 69 de la Fête des lumières.

Lundi c'est raviolis  - place des Terreaux © Fête des Lumières 2025

Sur la place Louis-Pradel, HDV - 40 ans de skate à Lyon célèbre un autre pan de la culture urbaine locale. Julien Menzel, figure historique de la Fête, et Rémi Bergeron rendent hommage à ce spot mythique devenu lieu de rassemblement pour plusieurs générations de riders. Ceux qui ont vu défiler Jérémie Daclin, Jean-Baptiste Gillet ou le champion du monde 2023 du skate, Aurélien Giraud.

Autre nouveauté cette année, le spectacle de drones au parc de la Tête d'Or. La Fête des lumières s'insère dans cette brèche technologique, qui gagne de plus en plus de place dans les spectacles lumineux. L'entreprise saint-priote Allumée orchestre ce ballet de 500 drones, neuf fois par soir.

Enfin, le traditionnel Lumignon du cœur sera dédié à l'association Singa, qui œuvre depuis dix ans à la rencontre entre nouveaux arrivants sur le territoire français et habitants locaux, autour de projets culturels et solidaires.