Crema, on reviendra

Publié Lundi 22 décembre 2025

Coffee shop / Après quelques semaines d'ouverture, c'est déjà le coffee shop le plus désirable de la Croix-Rousse.

Photo : ©Instagram Crema coffeeshop

En dix ans, on peut dire que la boulangerie lyonnaise a sacrément changé. Farines bio, levains naturels, offre resserrée, moins de baguettes, plus de sourires, horaires peu ordinaires. Le plateau de la Croix-Rousse offre un bon aperçu de cette mutation. Tout y a (re)commencé en 2013 avec le Fournil des Artistes, puis Partisan. Ensuite, sont arrivés les élèves de la fameuse "école internationale de boulangerie", où l'on forme les nouveaux apôtres du levain : Paume de pain, Jadis et Bonomia. Maintenant, c'est au tour des élèves d'élèves, comme les tenanciers de la toute nouvelle Romane, sur le boulevard de la Croix-Rousse, qui s'est déjà fait une place et une réputation. Marion, gérante du Desjeuneur, nous en avait fait l'éloge et voilà qu'ils viennent d'être primés pour leur croissant au beurre. Bravo.

Artistes

Mais revenons aux ancêtres : le Fournil, devenu Les Artistes en 2021, du fait de deux nouveaux gérants (Paul Sapet et Martin Isidori) viennent d'acquérir le local d'en face. Pour une seconde boulangerie ? Non, tout de même, plutôt un coffee shop : Crema. C'est peu dire que le lieu est photogénique - grâce notamment au cabinet Bloma qui avait commis Caillou. C'est un coin de rue couleur crème, très vitré. Malin : les fenêtres s'ouvrent en accordéons et permettent aux accros à la caféine (ou au latte, ou à insta) attablés au comptoir, de quasiment manger dans la rue - celle dite "du mail", presque piétonne. Pendant que, dans leurs dos, les baristas (comme on dit à la SNCF) s'affairent derrière un grand comptoir en inox, ils et elles sirotent des cappuccinos ou des filtres dont les arabicas proviennent du torréfacteur lyonnais Mokxa tout en les épongeant d'une viennoiserie qui vient tout juste de traverser la rue. La bonne surprise, outre l'étage bas de plafond plus propice pour s'attarder (sans ordi d'ailleurs), c'est la carte du déjeuner. L'ayant explorée à la sortie de l'été, on se souvient d'un super gaspacho vert, sur lequel surfait un œuf mariné au soja, des fraises fraîches, quelques pickles, une grosse cuiller de labneh, le tout saupoudré de granola salé, avec, à part, des aubergines fondantes relevées de gingembre et de piment coréen. La proposition change de semaine en semaine, mais on retrouve le même découpage : un plat végé (en ce moment des udon), une viande en sauce (curry), un bun (jambon-raclette), et des légumes en accompagnement (carottes confites, fenouil rôti). En dessert, visez l'excellent cheesecake (basque, pas américain) : avec sa croute brûlée et son cœur crémeux, il incite à revenir.