Musique classique / En 1982, Marc Minkowski, jeune bassoniste talentueux, a tout juste vingt ans mais cela fait déjà un moment que le démon de la direction le titille. Après un essai à la baguette, pour un congrès de médecine, certains de ses camarades chanteurs enthousiasmés par sa direction d'Acis et Galatée d'Haendel réclament d'être dirigés. Par jeu, le chef en devenir réunit un petit nombre d'amis et donne avec eux en juin 1982, dans l'église parisienne de Saint-Étienne-du-Mont, l'opéra de Purcell Didon et Enée, marquant l'acte de naissance des Musiciens du Louvre. Une assemblée dont le nom de prestige sera dû à la proximité de l'appartement familial avec l'ancien Palais Royal. En 1987, l'histoire de cette formation de copains adeptes du jeu sur instruments anciens s'accélère lorsque René Blanchard, de Radio France, et Michel Garcin, directeur artistique des disques Erato, sollicitent l'ensemble pour enregistrer Les Comédies ballets de Lully et Molière. Une alliance discographique qui prendra fin en 1994 lors du transfert sur la prestigieuse division Archiv Produktion de Deutsche Grammophon qu'ils quittent à leur tour en 2008 pour rejoindre Naïve, leur maison actuelle où vient de paraître une intégrale des Symphonies de Schubert. Quant au mariage de raison et de subvention avec la Ville de Grenoble, il aura lieu en 1996. Une arrivée opportune du chef au chevet d'un Ensemble Instrumental de Grenoble bien palot et une perfusion de baroque salvatrice faisant du chef-lieu de l'Isère le port d'attache d'un ensemble voyageur aujourd'hui âgé de trente ans.
Régis Le Ruyet
Bach Magnificat, Haendel Dixit dominus, Les Musiciens du Louvre Grenoble, dir. Marc Minkoswski
Mercredi 7 novembre à 19h30 à la MC2