Musique classique : neuf concerts pour une saison cadencée

Panorama de rentrée culturelle 2017/2018 / Avec du classique de chez classique mais aussi de la philosophie en musique, du lyrisme théâtralisé ou encore du violoncelle.

Orchestre philharmonique de Radio France

Muse géniale de l'opéra contemporain, la soprano canadienne Barbara Hannigan stupéfiait, en 2011, les spectateurs du festival Présences de Radio France par ses talents de cheffe. Combinant audace et précision, la chanteuse y soutenait les plus folles vocalises du Grand Macabre de György Ligeti pendant que, d'une poigne ferme, elle menait en extase les musiciens finnois de l'Avanti ! Chamber. Un exercice de direction et de haut vol lyrique qu'elle réitéra à Grenoble avec l'Orchestre philharmonique de Radio France dans les atours de Lulu d'Alban Berg et de la Fille folle de George Gershwin.
À la MC2 le 6 octobre


Michel Onfray et Henri Demarquette – musique et philosophie

Accompagné par le violoncelliste Henri Demarquette, le philosophe hédoniste Michel Onfray nous expliquera comment, avec les penseurs, dire et entendre le monde. Une passionnante rencontre en perspective avec ce mélomane autodidacte dont on connaît la passion musicale depuis la parution en 2013 de son ouvrage La raison des sortilèges. Un livre d'entretiens sur la musique conduit par Jean-Yves Clément, écrivain et enseignant de musique classique à l'université populaire de Caen, où par ailleurs le violoncelliste Henri Demarquette est coutumièrement invité, depuis 2012, à débattre en musique lors de causeries-conférences. Sortez les crayons.
À l'auditorium du Musée de Grenoble le 9 novembre


Quatuor Debussy – Jeux d'ombres

En juin 2016, à l'occasion du Festival de la Tour passagère à Lyon, les musiciens du Quatuor Debussy, après avoir notamment goûté la boxe en compagnie du chorégraphe Mourad Merzouki et l'acrobatie avec les australiens de Circa, choisissaient de se mettre littéralement à l'ombre. Un concert chorégraphié et joué sans partitions que sublime mélodieusement la mise en lumière de Lucas Delachaux. De judicieux éclairages qui soulignent, à la note, le clair-obscur de la lente Élégie de Chostakovitch, les violentes passions du Quartetto Serioso de Beethoven et magnifient les doux climats du Quatuor en fa majeur de Ravel.
À la Rampe (Échirolles) le 7 décembre


Les Musiciens du Louvre – Oratorio de Noël

Composées par Jean-Sébastien Bach entre 1723 et 1724, les six cantates de l'Oratorio de Noël décrivent, de la naissance à l'arrivée des mages, les premières heures de Jésus. Une œuvre avoisinant deux heures et trente minutes dont l'Allemand emprunta le texte au Nouveau Testament et la musique à d'anciennes compositions, pratiquant ainsi un auto-plagiat (une pratique courante à l'époque). Pour interpréter ce chef-d'œuvre des fêtes, Marc Minkowski et ses Musiciens du Louvre convieront huit remarquables solistes venus avec eux chanter les louanges au seigneur. Amen.
À la MC2 le 15 décembre


Jean-Frédéric Neuburger

À trente ans, le pianiste et compositeur français Jean-Frédéric Neuberger figure comme l'un des meilleurs de sa génération. Prodige de la musique, il n'a que vingt-deux ans quand, bardé de cinq premiers prix du Conservatoire de Paris, il reprend, à la suite de son professeur Jean Koerner, la classe d'accompagnement au piano. Un passeur de musique avide de rencontres qui invitera le violoncelliste Henri Demarquette et la soprano Andrea Hill à le rejoindre sur scène dans un programme mariant des pièces pour piano de Robert Schumann et Richard Strauss, l'arrangement de la Cinquième symphonie de Gustav Malher, celle de Mort à Venise et les Chansons madécasses de Maurice Ravel.
À la MC2 le 31 janvier


Traviata – Vous méritez un avenir meilleur

Trois ans après le fantaisiste Crocodile trompeur, nous avions hâte de réentendre la comédienne et soprano Judith Chemla, vue également dans pas mal de films (comme le Camille redouble de Noémie Lvovsky) et séries (Engrenages par exemple). Bonne nouvelle : c'est en Violetta, dans une relecture vaporeuse par Benjamin Lazar de La Traviata de Verdi, qu'elle reviendra à la MC2. L'histoire vraie de Marie Duplessis, une courtisane qui inspira à Alexandre Dumas fils sa Dame aux camélias – et à Giuseppe Verdi un opéra donc. Un spectacle sublime où les huit instrumentistes et chanteurs déambulent comme des songes du passé entre les massifs de fleurs coupées.
À la MC2 du 6 au 10 février


English Delights, délices d'Outre-Manche

Singulière et généreuse, la violoncelliste Noémi Boutin nous convie à table avec Benjamin Britten. Au menu, des hors-d'œuvre du Britannique, dont les Trois suites pour violoncelle seul forment pour certains le pendant contemporain des six de Jean-Sébastien Bach. D'amères douceurs que Benjamin Britten composa entre 1964 et 1971 pour son ami Mstislav Rostropovitch, et dont Noémi Boutin nous faisait récemment découvrir la noblesse à l'occasion de sa première sortie discographique. Une soirée qu'elle a choisi de partager avec de nombreux complices – comédiens, circassiens, musiciens et même restaurateur – dans un happening épistolaire et culinaire.
À la MC2 le 28 février


Orchestre national de Lyon

Admirateur des mythes pharaoniques, Wolfgang Amadeus Mozart avait seulement 17 ans quand il répondit à la commande du baron Tobias Philipp von Gebler. Franc-maçon comme Mozart le deviendra ensuite, ce dernier venait de mettre la dernière main au livret de Thamos, roi d'Égypte. Un combat entre la lumière et les ténèbres dont l'Orchestre de Lyon interprétera l'interlude orchestral sous la baguette du chef de l'opéra d'Oslo Karl-Heinz Steffens. Cerise sur la pyramide, invité par la formation des Gaules, le pianiste Bertrand Chamayou transcrira ensuite toute la virtuosité et l'invention mélancolique du Concerto égyptien que Saint-Saëns composa en 1896 à Louxor.
À la Rampe (Échirolles) le 27 avril


La Passion selon Sade

Avec ce titre prometteur et aguicheur mêlant le vice et la vertu, le compositeur florentin (mais également peintre, écrivain, interprète et metteur en scène) Sylvano Bussotti signait en 1965 un intrigant mystère de chambre. Tant musicale que picturale, la partition avance comme un jeu de piste où, dans le dédale des stations, entre notation traditionnelle et dessins, des indices viennent renseigner les exécutants sur les destins des deux héroïnes sadiennes Justine et Juliette. Deux femmes aux voies antagonistes qu'incarnera la troublante soprano Raquel Camarinha dans l'évocateur boudoir de fouet et velours du divin marquis.
À la MC2 le 25 Mai

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