Le collectif lyonnais s'arrête à Voiron et à Échirolles avec deux spectacles différents (une grande forme et un trio) néanmoins portés par la même ambition : celle d'un jonglage poétique fort en images.
Avec Le Petit travers (à lire : notre interview), on est clairement du côté du jonglage poétique. Une poésie qui se retrouve jusque dans les titres à rallonge des spectacles que le collectif donnera cette semaine dans l'agglo grenobloise. Les Beaux Orages qui nous étaient promis d'abord, ballet pour sept interprètes à la technicité remarquable. Un art du jonglage parfaitement maîtrisé qui s'enrichit de l'apport d'autres arts, comme la danse ou encore la musique – elle a été créée par le compositeur Pierre Jodlowski, très branché musique contemporaine. Pan-Pot ou modérément chantant ensuite, petite forme pour trois jongleurs et une pianiste elle plutôt branchée classique (Liszt, Beethoven, Mozart, Bach, Wagner...) pour une incroyable chorégraphie de balles comme autant de notes de musique échappées de partitions invisibles. Poétique donc.
On avait découvert Pan-Pot en 2009, dans le off du Festival d'Avignon. Six ans plus tard, (presque) toutes les images du spectacle sont encore en nous – on a par contre découvert Les Beaux Orages en vidéo. Car en treize ans d'activité, le collectif lyonnais est passé maître dans l'art de concevoir des tableaux magnétiques (avec eux, les créations lumière sont toujours splendides) qui imprègnent le spectateur. Une recherche précise du plastiquement beau qui n'est pourtant pas une fin en soi, le Petit travers livrant également dans ses créations une réflexion subtile sur l'individu et le collectif : si chacun peut briller individuellement en mettant en avant ses prouesses, rien ne sera plus fort qu'un ensemble avançant main dans la main. Poétique donc, et politique surtout.
Les Beaux Orages qui nous étaient promis
Au Grand Angle (Voiron) mardi 10 mai à 20h
Pan-Pot ou modérément chantant
À la Rampe (Échirolles) jeudi 12 mai à 20h