Phoenix des hôtes de ces bois / Jusqu'au 12 avril, la LPO vous donne rendez-vous sur trois sites majeurs d'observation d'Auvergne-Rhône-Alpes pour découvrir la migration des oiseaux : cigognes noires ou blanches par milliers, milans noirs, balbuzards pêcheurs, cormorans, mouettes... Avec un temps fort ce week-end avec l'opération Tête en l'air où tout le matériel d'observation sera prêté.
Les anciens y verront peut-être le signe d'un été à venir caniculaire ou la promesse d'une abondante récolte de carottes, mais voilà, la cigogne a grande envie de migration cette année. « À ce jour (le 21 mars, ndlr), on a compté plus de 12 000 cigognes blanches depuis le 15 février. C'est un record de France pour notre site », annonce enthousiaste Rémi Métais, responsable du site de Pierre-Aiguille à Crozes-Hermitage dans la Drôme. C'est un des trois lieux d'observation retenus pour le week-end Tête en l'air de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), sortie naturaliste organisée les 25 et 26 mars pour découvrir les migrations de printemps.
De Grenoble, il faut une bonne heure de voiture pour rejoindre Pierre-Aiguille, endroit stratégique pour le transit des oiseaux. Deux flux migratoires s'y rejoignent : l'axe sud-nord de la vallée du Rhône qui permet l'observation des cigognes blanches, grands cormorans, mouettes rieuses ; et l'axe venant du sud-ouest qui apporte milans noirs et royaux, balbuzards pêcheurs, cigognes noires, éperviers d'Europe... « Sur place nous prêtons le matériel, les jumelles et les lunettes. Il y a une exposition sur le pourquoi et le comment des migrations mais le gros du spectacle se trouve dans le ciel. » Avec la cigogne blanche, le milan noir et le grand cormoran font partie des autres espèces foisonnantes. Plus rare à observer : le milan royal et le balbuzard pêcheur. Par vent du nord, le spectacle est garanti : les oiseaux vont venir s'abriter au pied du belvédère en passant juste au-dessous des ornithologues, cas très rare en migration, où la plupart des oiseaux passent au-dessus des observateurs.
Autre lieu d'observation possible : Saint-Maurice-de-Rotherens en Savoie, en surplomb du Rhône (comptez 1h10 de voiture). Il permet une observation ouest, sud-ouest de la migration. Ici la cigogne est aussi noire, et on pourra y voir des grues, busards, balbuzards et bien d'autres espèces. Notez que l'animation sur ces sites ne se limite pas au week-end Tête en l'air, temps fort instauré par la LPO. Les ornithologues et observateurs avertis de l'association vous accueilleront jusqu'au 22 avril sur ces deux sites (et un troisième, plus éloigné en Ardèche, au col de L'Escrinet), afin de faire découvrir ce phénomène exceptionnel.
> Week-end Têtes en l'air les 25 et 26 mars. Gratuit. Présence d'ornithologues et accueil possible sur les trois sites jusqu'au 12 avril. https://auvergne-rhone-alpes.lpo.fr
La cigogne blanche, marqueur du réchauffement climatique
Elles n'étaient qu'une centaine au début des années 2000, elles sont aujourd'hui près de
10 000 à survoler le ciel drômois : les cigognes blanches sont un indicateur fiable du réchauffement climatique en cours. Ces oiseaux rejoignent par centaines de milliers l'Afrique, en passant par deux endroits stratégiques, le détroit de Gibraltar et le Bosphore. Avec l'effet du réchauffement climatique, de nombreux individus s'arrêtent désormais en Espagne et en France, trouvant des conditions acceptables pour l'hivernage ! En Europe, les populations nicheuses sont ainsi en constante augmentation.