"Goldorak n'a jamais lutté contre les violences intrafamiliales" : sortir de la tourbe

C'est sans fard et sans fausse pudeur que The Street Yeti livre le récit de sa douloureuse enfance. Pour cette exposition éminemment personnelle, l'artiste a choisi un format sobre et immersif : des scènes de vie, pendues à un fil dans l'ordre chronologique, comme une BD ouverte dans laquelle on plonge physiquement. Goldorak n'a jamais lutté contre les violences intrafamiliales, nom doux-amer, teinté d'un humour qui ne tait pas son sujet principal, porte un message fort et invite le visiteur à compatir sans pitié. L'artiste décrit la violence d'une famille des années 80 vivant dans le déni de l'alcoolisme du père, le décalage entre les apparences et la réalité d'une intimité bafouée, sa souffrance à elle d'être la troisième fille, mal fagotée, mal coiffée, maltraitée et risée de tous. Puis vient le déni de sa propre chute, sa porte de sortie ; l'anorexie. Partie adolescente du "foyer familial", elle devient mère jeune et termine son histoire, contée aujourd'hui, en partageant une très belle lettre écrite par son fils devenu adulte : une note d'espoir au cœur battant, preuve que sa mère a su retrouver la vie grâce à l'amour et la création.

Goldorak n'a jamais lutté contre les violences intrafamiliales (The Street Yeti), jusqu'au 22 avril à la galerie Place à l'Art (Voiron), entrée libre