Été 2023 / Durant les vacances d’été, le spectacle vivant se consomme principalement en plein air, les orteils en éventail dans les festivals. Le dynamisme de Grenoble et sa périphérie nous offre des propositions constantes, jusqu’en septembre, où on pourra enchaîner avec le festival Merci Bonsoir ! qui a confirmé sa tenue.
L’été à l’Espace 600
Alors que tous les théâtres sont fermés durant l’été, à la Villeneuve, l’Espace 600 met en œuvre une programmation estivale salutaire pour les Grenoblois restés en ville. La scène jeune public propose, outre des spectacles (Vassalissa, sorcière de mère en fille le 7 juillet, Thé Perché le 28 juillet, Madame Flyna le 26 août), des ateliers et rendez-vous participatifs. Ainsi, les enfants pourront s’essayer au cirque le 27 juillet, dans le parc ; prendre part à une construction participative, Signaux de l’espace, du 10 au 13 juillet ; créer leurs propres instruments de musique le 20 juillet ; s’adonner à l’écriture, en plein air, le 24 août… Enfin, musique, avec une Plastic Boum Boum accompagnée de pizzas, le 21 juillet devant la MDH Baladins.
Jusqu’au 16 septembre ; gratuit. Programme complet sur www.espace600.fr
Rencontres du Jeune théâtre européen
C’est la 35e édition de cet Erasmus des planches, avec la convergence vers Grenoble de jeunes compagnies depuis la Pologne, l’Italie, la République Tchèque, la Roumanie, l’Allemagne, ou encore le Canada (ce n’est pas tout à fait en Europe, mais le Créarc, qui organise, a l’esprit ouvert). Au total, 15 compagnies de 11 nationalités différentes. Un joyeux brassage autour de propositions théâtrales très diverses, mais reliées par un thème : « Les jeunes et l’image de soi dans les réseaux sociaux en lien avec le mythe grec de Narcisse. » On dirait presque un sujet de dissertation ! « Nous voyons en effet apparaître et se développer des phénomènes de dépendance, d’angoisse de l’image avec l’utilisation des filtres, de mise en scène d’une vie fantasmée, de harcèlement et de perte de relation à l’autre. Ces phénomènes peuvent être graves pour les jeunes et l’avenir des sociétés démocratiques », écrit le Créarc : on ne peut qu’abonder. Si les œuvres proposées sont toutes porteuses des questionnements de la jeune génération sur nos sociétés, les thèmes abordés sont beaucoup plus larges que la seule et passionnante question du rapport à l’image de soi et des autres.
Jusqu’au 9 juillet, gratuit. Programme complet sur www.crearc.fr
Les Beaux Jours
Le Prunier Sauvage nous promet un mois de juillet animé au parc des Champs-Élysées avec Les Beaux Jours, son événement co-organisé avec la Maison de l’enfance Bachelard. Ouverture des festivités avec un concert de Mosaïque Orchestra (7 juillet à 19h), puis du 8 au 10 juillet, le collectif Ici-Même nous gratifiera de son The Distance between us, un rendez-vous participatif de mise en poésie des lieux. Les 11 et 12 juillet à 16h, Culture Ailleurs nous plonge dans le secret du charbon, avec musique et cheval. Les Barbarins Fourchus prendront les choses en main le 21 juillet avec une soirée mêlant musique électro et vieux films italiens, et enfin, en clôture le 28, deux spectacles : une déambulation surprenante guidée par Un euro ne fait pas le printemps, et Levántatè, un duo de révolutionnaires dont on vous parle aussi plus bas : il est à l'affiche du festival de la Cour du Vieux Temple.
Tout le mois de juillet, infos sur www.lepruniersauvage.com
L’Arpenteur
Réputé pour sa qualité, L’Arpenteur programme une nouvelle fois de grands moments de scène, et notamment la circassienne Chloé Moglia avec deux représentations de O (interview dans le précédent numéro du PB et sur notre site). On vous conseille aussi vivement la conférence spectaculaire de la comédienne et prof d’histoire de l’art Hortense Belhôte, Et la marmotte ? (15 juillet), « une exploration culturelle et sociale de la montagne », nous expliquait-elle en octobre. On note aussi l’interprétation de Ce que j’appelle oubli, le texte de Laurent Mauvignier sur cet homme battu à mort par les vigiles d’une supérette, à Lyon, pour avoir bu une canette volée dans le magasin, par Garniouze. Moment assurément fort. À noter, L’Arpenteur propose aussi du cinéma (Interdit aux chiens et aux Italiens…) et de la musique (Sanseverino…), ainsi que des moments de convivialité comme le fameux banquet pentu (15 juillet).
Du 8 au 15 juillet aux Adrets-en-Belledonne ; de 10€ à 15€. Programme complet sur www.scenes-obliques.eu
Impro sur Cour
Début août, dans la ville vide, les irréductibles de l’été à Grenoble se réuniront rue Colbert pour partager quelques éclats de rire. Le café-théâtre associatif La Basse Cour réitère son festival estival, Impro sur Cour, avec un spectacle quasiment chaque soir à 20h30. Au programme, des pros de l’impro, qui déclineront différentes thématiques pour construire leurs spectacles. Les Quand-Mêmes, par exemple, s’inspirent du film Le Jeu, ce huis clos dans lequel les convives doivent partager le contenu de leurs téléphones (3 août), ce qui cause du dégât ! Les Éloquents, eux, compliquent la donne en improvisant carrément une comédie musicale, POP !, façon Broadway (6 août). Sébastien Chambres utilise sa carte blanche pour rendre un hommage décalé à l’émission Affaires sensibles de France Inter ; un spectacle dans lequel les comédiens improvisent des histoires et affaires toutes plus romanesques les unes que les autres… (12 août). On s’arrête là : l’affiche recense 15 levers de rideau au total.
Du 2 au 20 août à La Basse Cour, 10€/12€. Programme sur www.labassecour.net
La Cour du Vieux Temple
Le festival de la Cour du Vieux Temple propose une formule originale pour les frileux : chaque soir, une "demi-heure joyeuse", de 18h à 18h30, est proposée gratuitement dans la jolie cour Marcel-Reymond. Trente minutes à l’apéro pour voir une petite performance de cirque, de danse, de clown, de magie… Puis les soirées comportent deux spectacles, un "petit" à 19h et un "grand" à 21h. Cette année, on ne manquera pas La Réunification des deux Corées (24 août), défilé de vingt saynètes indépendantes traitant de la relation amoureuse et tout ce qui l’entoure : la dispute, le premier amour, le divorce, le deuil, l’adultère, les enfants… Le texte est signé Joël Pommerat, ce qu’on peut considérer comme une garantie. Autre prodige de la plume, Ivan Viripaev, dont la compagnie La Brèche reprendra la pièce Illusions (25 août). À noter puisqu’on parle beaucoup de soulèvements ces temps-ci, juste avant Illusions, la petite forme Levántate promet de livrer au public, en chansons, « les solutions pour un soulèvement positif », afin de « sauver la planète en 55 minutes ». C’est beau, le spectacle… La clôture du festival, le 31 août, se fera autour d’un grand bal façon guinguette, assuré par Denis Gaud et son orchestre.
Du 22 au 31 août dans la cour Marcel-Reymond à Grenoble, de 5€ à 21€. Programme complet sur www.festivalduvieuxtemple.fr
