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Été 2023 / Certaines sont tout juste inaugurées, d'autres sont visibles depuis quelques mois mais méritent d'être vues et revues : cet été, pour quitter les fortes chaleurs quelques heures, voici notre sélection d'expositions à visiter au gré de vos envies.
Envie de voyages
Un zeste d'orientalisme, une touche de romantisme et une dose de burlesque ; voilà comment on pourrait résumer l’œuvre de François-Auguste Biard. Artiste singulier du XIXe siècle tombé dans les oubliettes de l’Histoire, Biard s’est fait connaître en son temps pour ses peintures cocasses qui tournent en dérision les mœurs de ses contemporains. Aujourd’hui c’est celles réalisées lors de ses multiples expéditions qui fascinent. Au programme, la Méditerranée, le Grand Nord et la Forêt amazonienne ! Une exposition qui nous rappelle qu’à cette époque, les voyages étaient de véritables aventures, et pas seulement un loisir dispendieux pour touristes en mal d’exotisme.
Le Monde en scène. François-Auguste Biard (1799-1882) jusqu'au 4 septembre au musée Hébert, entrée libre
Envie de spontanéité
Pas évidente de prime abord, l’exposition consacrée aux œuvres sur papier de Cy Twombly finit par séduire par sa radicalité. Dans cet ensemble d’œuvres réalisées entre 1973 et 1977, le peintre américain inscrit de manière paradoxalement puissante et fruste le nom des figures de son panthéon artistique personnel. Ce faisant, il élève le graffiti au rang d’art, joue de confusion entre "haute" et "basse" culture et fait de la vitalité propre à l’expression artistique une complice prompte à tous les débordements. Une bouffée d’air salvatrice dans une société qui a de plus en plus de mal avec les élans spontanés…
Cy Twombly, œuvres sur papier (1973 - 1977) jusqu'au 24 septembre au musée de Grenoble, 0€/7€/14€
Envie d’illustrations
Il pleut ? Vous ne savez plus quoi faire de vos marmots qui se chamaillent dans vos pattes ? Amenez-les du côté du musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, où l’exposition actuellement proposée se met à hauteur d’enfant pour aborder la Seconde Guerre mondiale. Par le biais de thématiques brillamment mises en scène par quatre auteurs et autrices jeunesse ce parcours immersif et didactique permet aux plus jeunes de saisir les difficiles conditions de vie des populations à cette époque. Si après ça ils se chamaillent encore c’est qu’ils n’ont rien compris.
À (h)auteur d’enfant, histoire(s) de guerre jusqu'au 8 juillet 2024 au musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, entrée libre
Envie d’art contemporain
Pas facile de se mettre un peu d’art contemporain sous les yeux à Grenoble. On peut toutefois aller faire un tour au Magasin où l’on découvrira actuellement une exposition consacrée à la scène artistique algérienne. L’ensemble varié des œuvres présentées témoigne d’un monde incertain où les frontières sont confuses et les représentations inquiétantes... En plus de cette exposition on vous invite fortement à prendre le temps de découvrir le film mi-expérimental mi-documentaire d’Ufuoma Essi consacré au sort des communautés noires victimes de la gentrification dans les quartiers de Londres et de Philadelphie.
En attendant Omar Gatlato jusqu'au 15 octobre au Magasin, 0€/5€
Is my Living in Vain. Ufuoma Essi jusqu'au 1er octobre au Magasin, 0€/5€
Envie d'Égypte
Les pharaons, les hiéroglyphes, les momies, les pyramides... La civilisation égyptienne a de quoi faire fantasmer… Ce n’est pas pour rien que ça fait quatre siècles que ça dure ! Grâce à la mise en valeur de l’étonnante collection de l’égyptologue égyptomaniaque Jean-Marcel Humbert, cette exposition propose de passer en revue un grand nombre de productions occidentales précisément atteintes d’égyptomanie (vaisselle, mobilier, architectures, films en tous genres, musiques, publicités…). Avec ses allures de brocante kitsch pharaonique, cette exposition nous a littéralement emballés.
Égyptomania jusqu'au 27 novembre au musée Dauphinois ; entrée libre
Envie de photo
Ce petit festival photo qui se déroule sur l’ensemble du Trièves remet le couvert et propose de nombreuses expositions ainsi que différentes animations tout au long de l’été. Côté expo, il y en a pour tous les goûts : des paysages, de la photo animalière, de l’approche documentaire, de la photo de studio, des photomontages... On a bien rigolé en découvrant le projet de Léonor Lumineau sur le sujet pourtant pas très marrant de la fast-fashion (à Clelles). Côté animations, vous pouvez participer au lâcher de photographes le 19 août à Mens ou à la rencontre avec Henri Didelle qui documente le déclin de la petite agriculture de montagne (à Clelles le 29 juillet).
Rencontres photographiques du Trièves jusqu'au 3 septembre, détails sur rencontres-photo-trieves.fr
Envie d’arts décoratifs
C’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de voir des meubles qui ont de l’allure dans la cuvette grenobloise. L’exposition du Musée de la Révolution française, à Vizille, y remédie en nous proposant, à travers une petite sélection de magnifiques objets d’arts décoratifs (mobilier, œuvre d’art et tapisseries), d’investiguer sur la possibilité de définir un style propre à la période révolutionnaire. En contrepoint elle présente un ensemble réalisé par Pierre Paulin pour les salons de l’Élysée à l’époque du bicentenaire ; bref de quoi consoler les amateurs de design et d’arts décoratifs.
Style Révolution française jusqu’au 11 mars au Musée de la Révolution française, à Vizille ; entrée libre
Envie de médiéval
La nouvelle exposition du musée de Saint-Antoine-l’Abbaye nous invite à découvrir la création musicale médiévale grâce à un parcours thématique très didactique. En s’appuyant sur des œuvres visuelles souvent remarquables (chapiteaux sculptés, manuscrits illuminés, illustrations...), l’exposition questionne la musique de cette époque dont nous n’avons évidemment aucune trace sonore, ni même tout à fait l’idée de la forme exacte de certains instruments... Et bien sûr, le site de Saint-Antoine mérite toujours que l’on prenne le temps de profiter des jardins médiévaux et du charme inaltérable des ruelles du village.
Ars musica, l’harmonie du monde jusqu’au 5 novembre au musée de Saint-Antoine l'Abbaye, entrée libre
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