La Métropole de Lyon a débloqué une aide supplémentaire de 100 000 € à l'association Woodstower, en difficulté après une édition 2023 déficitaire.
Le bilan de l'édition 2023 du Woodstower s'était avérée particulièrement déficitaire pour le festival de l'été lyonnais : - 350 000 €. Un bilan qui avait non seulement obligé l'association à annuler son pendant hivernal aux Halles Tony Garnier, le Wintower, mais qui menaçait aussi la bonne tenue de la 25ᵉ édition du Woodstower.
C'est que la dernière édition du festival avait joué de malchance, alternant entre orages et canicules forçant l'annulation de certains concerts et décourageant les festivaliers de dernière minute.
D'autant plus que ce n'était pas la première édition déficitaire pour le 3ᵉ festival de la métropole, qui accueille environ 40 000 personnes chaque année. L'année dernière, le Woodstower était déjà dans le rouge, et le Wintower enregistrait 150 000 euros de perte. Le Centre National de la Musique (CNM), une institution placée sous la tutelle du ministère de la Culture, avait alors sauvé la mise de l'événement en débloquant une aide exceptionnelle.
Le Woodstower à Lyon, un festival tourmenté par un contexte économique défavorable
Avant 2022, le festival s'était pourtant maintenu à l'équilibre sans trop de difficulté depuis l'édition 2013. « Au lendemain du Covid, les règles ont changé », confiait le directeur du festival, Maxime Noly au Petit Bulletin en novembre dernier. Il faisait notamment référence au retrait total de la subvention accordée par la Région en 2023, mais aussi à la hausse des coûts techniques, la pénurie de personnel, et surtout la hausse des cachets des artistes.
Une fragilisation plus générale des festivals de "taille moyenne" que le chercheur Emmanuel Négrier avait explicitée dans les colonnes du Petit Bulletin :
« Nous pourrions observer la disparition d'un certain nombre de festivals. Les plus gros d'entre eux ont réussi à tirer leur épingle du jeu, car ils ont des audiences tellement énormes qu'ils amortissent un peu mieux les cachets et la hausse des coûts. Les plus petits ne s'en sortent pas trop mal non plus car ils fonctionnent avec des économies de bricolage locales, du bénévolat, et n'ont pas les moyens de participer à la course à la tête d'affiche. Ce sont les festivals de moyenne importance qui sont le plus en difficulté, ce sont aussi ceux qui dépendent le plus de subventions publiques. »