Rotation / Après plusieurs mois d'une compétition qui n'a cessé de se prolonger, c'est l'ensemble aux tournées internationales Le concert de l'Hostel Dieu qui récupère la gestion de l'un des plus beaux édifices lyonnais.
Nous vous avions détaillé les enjeux courant février : de toute son histoire, il s'agit du premier appel à manifestation d'intérêt pour ''la perle baroque de l'architecture lyonnaise''. Rénovée tardivement sous l'impulsion de Michel Noir, elle aura passé 24 ans sous l'égide de l'association Les Grands concerts, présidée par Eric Desnoues. Une association qui, — à l'instar du Concert de l'Hostel Dieu — avait candidaté pour la reprise de la Chapelle de la Trinité.
« Si nous ne sommes pas choisis, on disparaît », s'était exprimé Eric Desnoues : « Nous souhaitons une transmission de nos connaissances, de nos savoirs avant de tirer notre révérence ». Une transmission qui n'aura pas lieu, car la Métropole (propriétaire des murs) et la Ville (qui s'est jointe à l'appel à projet) ont souhaité ne plus tarder pour lancer cet appel à manifestation d'intérêt : « La mise à disposition de ce lieu à une seule entité — et sur un temps aussi long — nous met face à des limites juridiques. Des limites d'autant plus importantes que celui-ci a des activités à caractère commercial », avait précisé Cédric Van Styvendael, vice-président à la culture de la Métropole de Lyon.
Une grande victoire, mais aussi de grands défis
Le concert de l'Hostel Dieu, — qui ne s'est pas encore exprimé au sujet de cette victoire — va avoir du pain sur la planche. Fondé en 1992 par Franck-Emmanuel Comte, l'ensemble de musique baroque multiplie les tournées mondiales depuis les années 2000. Celui-ci avait déclaré dans une interview donnée à Tribune de Lyon, manquer « d'une salle lyonnaise pour exprimer la diversité de notre production et nouer des partenariats avec les entreprises ».
Un vœu qui lui a été accordé, cependant l'ensemble ne devra pas oublier les devoirs qui lui incombent, spécifiés dans le cahier des charges de l'appel à projet. L'édifice devra être mis à la disposition des autres ensembles de musique baroque de la région, et ne pas devenir l'espace de concerts d'un seul. « Le dossier retenu sera celui qui aura réussi à nous faire comprendre que c'est autour de lui qu'il y a le plus de dynamisme, celui qui est capable de travailler avec toute la ''concurrence'' », avait déclaré Cédric Van Styvendael, il y a un mois.
Rendez-vous fin juin
Sans oublier que la Chapelle de la Trinité devra aussi augmenter la mise à disposition du lieu pour les collectivités, accueillir le plus régulièrement possible les élèves des établissements d'enseignement artistiques, respecter la parité dans sa programmation, s'engager sur des critères d'écoresponsabilité et surtout, répondre à des exigences de démocratisation du lieu et de diversité des publics. Tout cela avec des moyens qui restent encore à définir, tant côté subventions que mécénat.
Des enjeux importants donc, qui ne prendront corps que fin juin, période à laquelle les Grands concerts devront passer le flambeau.