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Tamas Zanko, un Pop hongrois

Tamas Zanko, un Pop hongrois

Peinture / La galerie Henri Chartier consacre une petite exposition au peintre et plasticien hongrois Tamas Zanko, en se concentrant sur sa période pop de 1964 à 1969.

Après le peintre punk toulousain Philippe Hortala, Henri Chartier "ressuscite" dans sa galerie un artiste encore moins connu, le hongrois Tamas Zanko (1931-2009). Militant pour la liberté de son pays, plasticien et mélomane, Zanko travaille à l'Opéra de Budapest comme assistant d'Otto Klemperer, avant de devoir fuir la Hongrie en 1957, après la répression de la révolution hongroise d'octobre à novembre 1956. Réfugié à Paris, âgé de vingt-six ans, après avoir fréquenté l'École des Beaux-Arts et les Arts Déco, l'artiste s'avèrera être un expérimentateur sans frontières disciplinaires : il réalise des décors et des costumes pour le théâtre ou l'opéra, construit des meubles pour les chambres d'enfants, peint des fresques murales, conçoit des maquettes architecturales... 

À Paris en 1957, il s'intéresse à l'abstraction lyrique puis au pop art, participe aux Biennales de Paris de 1963 et 1965, se lie d'amitié avec Christian Boltanski, expose aux côtés de Ben et de Le Gac... L'exposition organisée par Henri Chartier se concentre sur la période 1964-1969, période picturale dite "pop" de l'artiste.

Peinture vivante !

Toiles pop en effet, tant la palette de Tamas Zanko joue de couleurs vives et semble enjouée et ludique ! Mais chez lui, les formes demeurent abstraites, se déployant avec la plus grande liberté possible. On pourra y voir à l'envi des motifs floraux ou organiques, animaux ou minéraux... Qu'importe, les formes et les couleurs se branchent entre elles, composent des machines mi-organiques mi-végétales qui fonctionnent à plein tube... Ça circule, ça pulse, ça zigzague, ça joue, ça rigole. Et même ça peut se renverser ou s'intervertir, certains tableaux en polyptyques étant pensés comme réagençables dans (presque) tous les sens. En plus de nombreux tableaux, la galerie présente aussi plusieurs dessins préparatoires dans les domaines de la peinture, du décor ou du design.

En 1970, deux ans après avoir composé des affiches au fameux atelier populaire des Beaux-Arts pendant la révolte de Mai 68, Tamas Zanko se livre à une performance où il enterre dans une tombe ses pinceaux et ses pots de peinture. Fini la peinture de chevalet, vive la peinture miroir qui débutera à partir de 1974 : une peinture à la bombe sur pochoirs et des grandes toiles réfléchissantes (toiles en Jok), où l'artiste rend hommage aux écrivains, musiciens, plasticiens qu'il admire, et réfléchit (dans tous les sens du terme) l'histoire de l'art. Mais en janvier 2007, un incendie détruit son atelier parisien et la majeure partie de son œuvre de grand format. Un drame dont l'artiste se relèvera difficilement, mais se relèvera quand même, allant jusqu'à exposer les "ruines" de ses œuvres. Les tableaux pop conservés dans une maison dans le Jura ont heureusement échappé aux flammes.

Tamas Zanko, les années pop
Jusqu'au 1er mars à la Galerie Henri Chartier (Lyon 2e) ; entrée libre

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