Humour / Dans la catégorie "humour politique de gauche", Waly Dia est dans le haut du panier. Il le prouvera avec une nouvelle date lyonnaise de son spectacle "Une heure à tuer", cette fois dans l'immense Halle Tony Garnier.
« Accordez-moi une heure, je me charge du reste », demande Waly Dia pour appâter le chaland. Une heure à tuer donc, propose l'humoriste dans le titre de son quatrième spectacle créé l'année dernière. Une heure (plus de nombreuses minutes en rab) au cordeau façon sniper pour dégommer non pas le temps, mais tout ce qui cloche dans notre France déboussolée, avec en guise d'armes une écriture affûtée et un talent d'interprétation évident.
Dans un monde qui aime les cases, celle de Waly Dia serait l'humour politique, comme il l'a brillamment démontré des années durant sur France Inter aux côtés de Charline Vanhoenacker ou comme il le prouve depuis l'automne sur Mediapart. Alors ses cibles préférées sont celles et ceux qu'il juge responsables de l'état de la société, de l'extrême droite confortablement installée dans le paysage médiatique au macronisme cynique au pouvoir. « Macron, c'est comme un père alcoolique, à la maison il te pourrit la vie, dehors il te fout la honte » était-il écrit, au milieu de plusieurs autres phrases, sur l'affiche de son show que la RATP n'a pas voulu placarder l'an passé dans le métro parisien.
« Du côté des opprimés »
Bien sûr, celui qui a fait ses armes au fameux Jamel Comedy Club vise également plus loin que les seuls hommes et femmes politiques, attaquant pêle-mêle le capitalisme, les inégalités systémiques ou encore les riches peu préoccupés par le vivre-ensemble. Il est « toujours du côté des opprimés » dit de lui Charline Vanhoenacker (dans Le Monde).
Aucun mystère, Waly Dia est de gauche et, dans un geste cathartique, fait marrer un public qui l'est tout autant — ou qui est masochiste. D'où un texte certes parfois attendu, au message pourtant salutaire en ces temps chaotiques. Surtout que de Trump élu à Le Pen condamnée en passant par Bayrou empêtré, Waly Dia a pas mal de matière nouvelle depuis le début de l'exploitation du spectacle. Mieux vaut en rire qu'en pleurer...
Waly Dia
Mercredi 30 avril à la Halle Tony-Garnier (Lyon 7e) ; de 35 à 55€