Mise à l'eau / D'ici 2027, Lyon pourrait bien ouvrir ses premières zones de baignade dans la Saône, un projet ambitieux porté par les élus écologistes de la métropole.
Le 6 mai dernier, Lyon a annoncé qu'elle rejoindrait Paris dans le cercle des grandes villes qui permettent à leurs habitants de se baigner dans un fleuve urbain. Dès l'été 2027, un bassin flottant verra le jour dans la Saône, à la Confluence, pour offrir une alternative rafraîchissante face aux épisodes de canicule. Ce projet fait partie d'un plan plus vaste qui identifie une vingtaine d'autres sites potentiels, principalement dans le Rhône, entre Givors et Neuville-sur-Saône.
Lyon, ville verte, répond ainsi à un besoin pressant. Avec le réchauffement climatique, l'accroissement des températures et la saturation des espaces de baignade comme celui du Grand Parc Miribel Jonage, l'idée d'offrir des zones de baignade accessibles et sécurisées s'avère séduisante.
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Une baignade dans des conditions idéales ?
Les autorités se veulent rassurantes. D'après l'étude de la métropole, la qualité de l'eau du Rhône et de la Saône serait bien meilleure que celle de la Seine, où les premières baignades doivent ouvrir en 2025. L'eau provient des Alpes, loin des pollutions agricoles et industrielles. La Compagnie nationale du Rhône, responsable de la gestion de l'eau, mène depuis longtemps des efforts pour maintenir une bonne qualité de l'eau. C'est un bon point, bien sûr, mais ces promesses doivent se confronter à la réalité de l'eau du fleuve, parfois affectée par les ruissellements agricoles.
Les élus sont confiants, mais il reste à voir comment ces sites, souvent en amont des zones industrielles, seront protégés des dérivées de pollution ou des conditions climatiques extrêmes. Les tests de qualité de l'eau seront réguliers, mais les délais nécessaires à la mise en place d'un cadre réglementaire complet peuvent poser des questions sur la viabilité à long terme.
Quand la baignade s'intègre dans un projet plus vaste
Les sites de baignade, sont loin de répondre à la question de la gestion des usages multiples de ces fleuves. Entre navigation fluviale, pêche, biodiversité et loisirs, comment garantir une cohabitation harmonieuse entre les différentes activités ? L'étude sur la baignabilité, lancée en collaboration avec Voies navigables de France, semble répondre à cette question en proposant un schéma global d'aménagement des rives fluviales. Toutefois, les risques de conflits d'usages sont réels et la coordination entre tous les acteurs concernés ne sera pas une mince affaire.