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Fête des lumières 2025 : 8 oeuvres à ne pas manquer

Sélection / Du 5 au 8 décembre, l'édition 2025 de la Fête des lumières à Lyon se décline en 23 installations - un nombre réduit au regard des années antérieures - articulant des propositions nouvelles et des artistes ou des collectifs invités pour la première fois. Voici 8 œuvres qui ont retenu notre attention pour leur singularité, leur geste artistique ou leur lien affirmé avec la ville.

Photo : Les Malles persanes - Thierry Pierras

Les Malles persanes - Thierry Pierras

Installé dans le paysage lyonnais depuis des années, l'artiste musicien, plasticien et scénographe Thierry Pierras s'intéresse ici au voyage immobile. Sur les quais de Saône, il déploie Les Malles persanes, une installation qui raconte, par la lumière et l'architecture, un conte oriental. L'artiste se réfère à sa propre mémoire d'enfant, il se rappelle avoir dessiné des mondes de papier. Dans cette œuvre poétique, plusieurs malles animées s'ouvrent successivement, libérant images d'oiseaux, de créatures marines, de paysages symboliques. Chaque dessin a d'abord été exécuté à la main avant d'être numérisé et projeté, une manière pour Thierry Pierras de revendiquer l'art du trait à l'heure de l'IA et du dévoiement de la création.
Quais de Saône (Lyon 5ᵉ)

Lumina - László Zsolt Bordos

Sur la façade monumentale au pied de la colline de Fourvière, l'artiste hongrois László Zsolt Bordos reconnu comme l'un des pionniers mondiaux du mapping architectural, propose Lumina, une projection architecturale mêlant abstraction visuelle, géométrie et lumière. Sa proposition commence par une lumière blanche posée sur la pierre, avant que le motif gothique ne se fragmente et ne s'épanouisse en couleur, mettant en relation le patrimoine religieux et les techniques contemporaines, transformant la pierre en une matière vivante.
Cathédrale Saint-Jean (Lyon 5ᵉ)

Le lundi c'est raviolis ! - Tigrelab

Sur la place des Terreaux, le studio barcelonais Tigrelab actif depuis dix-huit ans et spécialisé en motion graphics, en vidéo mapping et en design sonore s'empare pour la première fois de la tradition culinaire lyonnaise pour proposer Le lundi c'est raviolis !. Composé de sept tableaux projetés sur les façades du musée des Beaux-Arts et de l'Hôtel de Ville, ce spectacle lumineux rend hommage à la gastronomie - un registre étonemment rarement exploré par la fête jusqu'ici. En conjuguant pop art, couleurs vives et bande-son rythmée, l'installation transforme la place des Terreaux en festin visuel, des ingrédients dansent, mijotent et explosent en couleurs, une manière de faire jaillir la matière culinaire hors de la table et sur l'architecture. Derrière la fantaisie, une réflexion sur le partage et la convivialité, thèmes chers à ce studio qui collabore souvent avec le festival de lumière de Jerash en Jordanie. 
Place des Terreaux (Lyon 1ᵉʳ)

A Salty protest - Étienne Guiol

Artiste plasticien et réalisateur, Étienne Guiol s'est dans un premier temps fait connaître à travers l'aquarelle et la réalisation de vitraux avant de se tourner vers la projection. Avec A Salty protest, il propose pour la Fête des lumières une installation immersive mêlant performance chorégraphique, projection et matière. Inspiré de la marche du sel, manifestation pacifiste menée par Gandhi contestant la taxe coloniale britannique sur le sel en 1930. Ici, Étienne Guiol est sensé évoquer la force du collectif, la résistance douce et la beauté du geste politique. Coproduite par Immersive Opera, société qui imagine ce que pourrait être l'opéra de demain, la pièce convoque des images d'archive et une trame sensée être sonore et enveloppante. Une proposition sobre et puissante, qui tranche avec les spectacles extérieurs de la Fête.
Studio 24 du Pôle pixel (Villeurbanne) 

Nouvelle vague - Svitlana Reinish, Panagiotis Tomaras et Vali Chincișan

Sur la grande façade de la gare Saint-Paul, Nouvelle vague unit trois artistes originaires d'Europe de l'Est et de Grèce. Svitlana Reinish emmène le public dans un voyage à travers l'Ukraine, via un train métaphorique chargé de souvenirs culturels et visuels ; Panagiotis Tomaras utilise rails, signaux et motifs ferroviaires pour composer une partition visuelle et sonore qui dialogue avec l'architecture de la gare, enfin Vali Chincișan mêle danse, peinture, sculpture et violon pour évoquer la mémoire et un territoire imaginaire. Le geste collectif crée une œuvre triptyque qui concilie mobilité, mémoire et mutation urbaine. Le choix de la gare, lieu de transit et de rencontres, sert de métaphore à l'internationalisation et au décloisonnement.
Gare Saint-Paul (Lyon 5ᵉ)

HDV - 40 ans de skate à Lyon - Number 8 et Rémy Bergeron

Sur la place Louis-Pradel, connue sous le nom de "HDV" par ses habitués, l'art lumineux s'empare de la culture skate avec une installation conçue par le collectif Number 8 et le directeur artistique et skateur Rémy Bergeron. Le lieu, apprécié comme spot international de skate, devient un support visuel où silhouettes de skateurs, figures lumineuses animées, photos d'archives et bande-son des années 90 se combinent pour retracer quatre décennies de pratique qui ont vu naître de nombreux sportifs lyonnais reconnus tels que Jérémie Daclin, Fred Mortagne ou le champion du monde Aurélien Giraud. 
Place Louis-Pradel (Lyon 1ᵉʳ)

Blobmorphose - Peggy Hugon

Peggy Hugon signe Blobmorphose, une œuvre immersive qui croise art, science du vivant et technologies visuelles. L'artiste, fondatrice de la compagnie Testudines habituée à créer des œuvres à la croisée de tous les arts vivants explore depuis plusieurs années le blob - organisme unicellulaire capable d'apprentissage et d'adaptation sans même avoir un cerveau - et en fait pour la Fête des lumières le cœur visuel d'un projet lié à la mémoire et à la corporalité. Le dispositif place des visages humains photographiés en amont en dialogue avec des images de blobs élevés en laboratoire, tandis que projection vidéo, musique électro et mots choisis se combinent pour interroger notre définition de ce qu'est l'intelligence.
Fondation Bullukian (Lyon 2ᵉ) 

L'Éveil des lumières - Les Allumées 

C'est une première pour l'évènement : le ciel du parc de la Tête d'Or accueille un spectacle de drones. La société san-priote Allumee orchestre un ballet aérien de 500 engins lumineux retraçant l'histoire de la lumière, de la flamme des lumignons aux constellations lointaines. En huit minutes, ce tableau céleste est doit conjuguer prouesse technologique et hommage poétique à l'esprit de la fête. Après les façades et les monuments, la lumière s'élève cette fois au-dessus de l'eau, épousant le reflet du lac et la respiration du parc.
Parc de la Tête d'Or (Lyon 6ᵉ)

Fête des Lumières 2025
Le 5, 6 et 8 décembre 2025 de 19h à 23h et le dimanche 7 décembre de 18h à 22h à Lyon et Villeurbanne ; gratuit