Une démographie positive en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Rhône
Démographie / L'Insee a publié, ce 18 décembre 2025, les derniers chiffres du recensement de la population. Si la région Auvergne-Rhône-Alpes et le département du Rhône conservent une dynamique positive, les données révèlent un ralentissement global de la croissance.
Photo : Pexels © Adrien Olichon
Chaque année, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) procède à une mise à jour des populations légales. Les chiffres dévoilés ce mois-ci correspondent à la "population de référence 2023". En pratique, ces données fixent la population officielle de chaque commune au 1ᵉʳ janvier 2023.
Pourquoi un tel décalage ? Le recensement repose désormais sur des enquêtes annuelles tournantes réparties sur un cycle de cinq ans. Pour obtenir une image fidèle et comparable de l'ensemble des territoires, l'Insee consolide ces informations afin de désigner une année médiane de référence qui sert de base légale au calcul des dotations de l'État pour les communes ou au nombre de conseillers municipaux.
Auvergne-Rhône-Alpes : une croissance portée par l'attractivité résidentielle
Avec 8 205 557 habitants, l'Auvergne-Rhône-Alpes confirme son rang de deuxième région la plus peuplée de France. Entre 2017 et 2023, la population a progressé de +0, 5 % en moyenne chaque année. Toutefois, cette vitalité marque un léger fléchissement par rapport à la période précédente (2012-2017), où la croissance s'affichait à +0, 6 %.
Ce changement de rythme s'explique principalement par l'essoufflement du "solde naturel" - la différence entre les naissances et les décès. Ce moteur, qui contribuait à hauteur de +0, 4 % par an entre 2012 et 2017, n'apporte plus que +0, 2 % sur la période récente. À l'inverse, le "solde migratoire" (l'excédent des arrivées sur les départs) reste stable à +0, 3 %. En résumé, la région grandit aujourd'hui davantage parce qu'elle attire de nouveaux résidents que par sa natalité interne.
La Métropole de Lyon : plus de départs que d'arrivées
Le département du Rhône, franchit le seuil des 1, 9 million d'habitants (1 914 667). Sa croissance annuelle de +0, 6 % reste supérieure à la moyenne régionale, mais elle cache des réalités contrastées selon les territoires.
La Métropole de Lyon (1 436 354 habitants) demeure le pôle le plus jeune et le plus fertile et son solde naturel est très élevé (+0, 7 %). Pourtant, pour la première fois, elle enregistre un solde migratoire négatif de -0, 1 %. Cela signifie que le nombre de personnes quittant la Métropole est supérieur à celui des nouveaux arrivants. Ce phénomène touche particulièrement la ville de Lyon, dont la population s'établit à 519 127 habitants, avec une croissance qui plafonne à +0, 1 % par an, contre +0, 8 % auparavant.
À l'inverse, le territoire géré par le Conseil départemental du Rhône affiche une bonne santé démographique. Sa population atteint 478 313 habitants, avec une progression annuelle de +0, 7 %. La dynamique est inverse à celle de la Métropole car c'est l'attractivité résidentielle qui booste les chiffres (+0, 5 %), tandis que le solde naturel reste faible (+0, 2 %).
La croissance des communes périphériques
L'analyse des statistiques brutes met en lumière un report de la croissance vers les communes périphériques ou périurbaines. Des villes comme Sathonay-Camp (+7, 6 % par an) ou Arnas (+3, 3 %) illustrent ce dynamisme des zones situées en dehors du cœur métropolitain. Ces communes bénéficient directement des départs des centres-villes vers des espaces offrant potentiellement un cadre de vie différent ou un foncier plus accessible.
Cependant, cette tendance n'est pas uniforme. Certains territoires plus éloignés des grands axes de communication ou des bassins d'emploi subissent une érosion. C'est le cas de Thizy-les-Bourgs, qui voit sa population reculer de -1, 1 % par an. À l'échelle régionale, si les départements de l'Est (Haute-Savoie, Ain) caracolent en tête des hausses, d'autres secteurs comme l'Allier continuent de perdre des habitants.

