Connaître / Le film commence par une citation d’Adrienne Rich (poétesse féministe) précisant la nécessité de dire pour ne pas oublier, affichant clairement comme postulat de départ un besoin d’autobiographie en le justifiant tout à la fois. Car ce Nitrate Kisses est l’œuvre de l’Américaine Barbara Hammer, lesbienne militante hyper productive (pas moins de soixante-dix-sept films et vidéos à son actif depuis 1972) qui entend défendre et les droits et l’identité de « ceux dont on a nié l’expression personnelle ». « C’est un acte politique de travailler et de parler en tant que lesbienne dans le monde de l’art. Ma présence et ma voix disent les issues possibles à l’homophobie, mais aussi le besoin pour une communauté émergente d’explorer un nouvel imaginaire. » Pour cette soirée, le 102 a choisi de projeter un film de 1992 déclinant par touches l’histoire du lesbianisme – avec l’évocation d’une figure historique –, utilisant des films d’archives et la plongée dans des univers très intimes pour construire une forme d’histoire. Parmi le flux d’images, on retient la vie réelle d’un couple de femmes plutôt âgées, dont les ébats sont filmés par la réalisatrice de manière complètement décomplexée. Rien de dégradant ici à condition de savoir ce que l’on regarde : un manifeste en faveur de la liberté – celle des lesbiennes comme de tout un chacun – du désir et de l’acceptation de soi. A mi-chemin entre l’art expérimental et le cinéma, cet objet s’appréhende ainsi comme un petit morceau d’histoire, une pierre de plus prêtée à l’édifice de la tolérance. LGNitrate Kisses
Jeudi 24 mars à 20h30 au 102
