Danse / La papesse de la danse-théâtre en France sera mercredi 16 et jeudi 17 mai à la MC2 avec sa dernière création. Qui, malgré la force de son propos, nous a laissés de marbre.
Le capitalisme c'est pas bien, et ça a fait beaucoup de mal : voilà, résumé de façon lapidaire, le propos de la dernière création de la chorégraphe Maguy Marin baptisée Deux mille dix sept – elle a cherché un titre longtemps, avant de choisir celui-ci, on ne peut plus factuel (la pièce a été créée l'an passé). Un propos largement documenté en amont qu'elle illustre, comme à l'accoutumée, avec force d'images soignées plus théâtralisées que chorégraphiées. Pourquoi pas (surtout que son analyse est pertinente), mais dans ce cas précis, tout est beaucoup trop appuyé, désincarné et long pour toucher le spectateur. Et semble même par moments daté de chez daté.
« L'état social actuel est assez catastrophique, de plus en plus de gens tentent de survivre, prennent des bateaux pour vivre... Cette situation n'arrête pas de cogner » nous avait-elle répondu il y a quelques semaines lorsque, dans le cadre d'une interview à l'occasion de la reprise à la MC2 de son spectacle culte May B, nous lui avions demandé pourquoi, plus de 30 ans après ses débuts, elle continuait à créer. Sa réponse était ainsi limpide, illustrant à merveille la force de cette artiste au propos et au langage puissants qui abhorre la société du spectacle. Laissons donc poliment de côté sa nouvelle pièce si didactique, et attendons la prochaine prévue à la rentrée et annoncée elle aussi très politique. En espérant retrouver la Maguy Marin que l'on a tant aimée.
Deux mille dix sept
À la MC2 mercredi 16 et jeudi 17 mai à 19h30