Mardi 26 février 2019 Présentation du groupe qui sera sur la scène de la Belle électrique vendredi 1er mars pour la vingt-cinquième édition des fameuses soirées funk grenobloises.
"Dynamita's Night" : « C'est dingue, on ne s'attendait pas à un tel succès ! »
Par Aurélien Martinez
Publié Mardi 26 février 2019
Photo : LumensArt
Dynamita's Night #25
La Belle Électrique
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Vingt-cinquième édition déjà pour l'incontournable soirée funk et soul grenobloise créée en 2010 dans un petit restaurant du Pont-de-Claix et installée maintenant, après des passages par le Drak-Art et l'Ampérage, dans l'immense Belle électrique grenobloise. Avant d'aller groover vendredi 1er mars avec nos looks vintage au son du groupe Echoes of et de DJ ATN, on a remonté le fil de l'histoire accompagnés d'Aminata Fall, co-créatrice de cette aventure réjouissante pour la vie nocturne locale.
« L'idée, c'est de faire une soirée comme si c'était une fête dans ton salon avec des potes qui ramènent des potes qui eux aussi ramènent des potes... Parce que c'est comme ça qu'on aime faire la fête, avec plein de monde dans une bonne ambiance ! » L'esprit Dynamita's Night, selon Aminata Fall, co-créatrice de cette série de soirées grenobloises, c'est ça. Mais pas que. « Ce sont surtout des soirées pour promouvoir la black music, la funk, la soul, et ainsi mettre à l'honneur la danse. On s'est inspirés des émissions télé Soul Train qui, aux États-Unis dans les années 1970, ont largement contribué à l'émergence de la culture et de l'entertainment noirs américains. »
Des soirées, organisées dans l'agglo depuis 2010 par le collectif grenoblois Soul Gang, qui sont donc loin du tout-venant techno trop souvent en place la nuit dans les salles. « On a lancé ça car on s'est clairement dit à l'époque qu'il y avait un manque. Tous mes collègues de Soul Gang, qui sont aussi musiciens, le déploraient : ils ne se retrouvaient pas dans les sorties nocturnes proposées. Tout comme moi : je n'aimais que les apéro-mixs de Goodka, grande figure funk grenobloise et au-delà. » Visiblement, ils n'étaient pas les seuls puisque très vite, leur Dynamita's Night attire un public varié. « C'est vraiment mélangé au niveau des âges comme des origines. On a des gens d'Échirolles, des gens du centre-ville, c'est ça qui est cool ! Un soir, on a même eu une famille : un mec de 26 ans qui est venu avec ses parents et ses potes, j'ai trouvé ça trop bien ! »
« Une sorte de grand bal funk »
Flash-back. Il y a une quinzaine d'années, un groupe de Grenoblois et de Grenobloises se constitue autour d'une association baptisée Soul Gang dans le but de « contribuer à la vie culturelle grenobloise en valorisant des musiques actuelles trop souvent méconnues comme la samba, la soul, la funk ou le jazz » (extrait de leur dossier). Ils organisent notamment des apéros samba – appelés "pagodes". C'est par ce biais que la jeune grenobloise Aminata Fall les rencontre et se lie d'amitié avec eux – notamment avec le musicien Daniel Dumon. « En 2007, Dan me disait déjà qu'il fallait qu'on fasse des soirées qui nous ressemblent, comme une sorte de grand bal funk. »
Trois ans plus tard (« c'est un projet qui a longuement muri »), ce sera la première Dynamita's Night, appelée ainsi en référence au surnom (Dynamita) que les musiciens de Soul Gang donnent à une Aminata toujours en train de danser. « La première a eu lieu samedi 12 juin 2010 dans le resto d'un de nos copains – l'Équateur au Pont-de-Claix – qui avait pour habitude d'inviter des DJs et des groupes comme il avait une petite scène. » Aux platines, on retrouve déjà deux fidèles (ils sont toujours dans l'aventure Dynamita's Night, en qualité de DJs résidents) : Philippe Soriano alias DJ Galactico et Aurélien Escala alias Dj T-Groove. « C'est parti à deux avec Dan mais, très vite, on a été beaucoup plus ! »
Le succès est au rendez-vous dès les deux premières éditions. D'où, à partir de la troisième en décembre 2010, une arrivée à Grenoble, dans le plus grand Drak-Art, puis en mars 2012, pour la sixième, dans l'Ampérage voisin : des déménagements qui installent véritablement la soirée trimestrielle dans le paysage grenoblois, avec entre 400 et 450 participants par session. « On était complets à chaque fois, ce qui faisait qu'une partie du public ne venait même plus de peur de ne pas rentrer. » Car l'équipe n'avait pas mis en place de système de réservation, leur billetterie sur place étant même un attrait à elle toute seule : une grande roue qui, si on était joueur, pouvait faire varier de prix d'entrée du simple au triple ! À l'intérieur, les atouts ne manquaient également pas, avec un concours de style, une "line dance", un "funky wall" pour se faire prendre en photo... Et, bien sûr, de la musique funk grâce à quelques groupes en live et des DJs – principalement les deux résidents.
« Voir encore plus grand »
L'aventure prend ainsi un rythme de croisière jusqu'en 2015, année du changement. Après douze Dynamita's Night organisées à l'Ampérage, une nouvelle page se tourne, comme il y a du nouveau dans le paysage de la nuit grenobloise avec l'ouverture de la Belle électrique. Surtout que l'association qui la dirige n'est pas passée à côté du phénomène funk grenoblois. « Le programmateur Olivier Dahler nous a dit qu'il fallait essayer d'en faire une à la Belle. C'était un énorme challenge, comme la Belle, c'est 1000 places ! » Cette première, organisée samedi 31 octobre 2015, affiche pourtant complet à quelques heures de l'ouverture – il y a maintenant une véritable billetterie (celle de la Belle), ce qui a obligé l'équipe a changé la nature de sa roue (passée sur scène pour faire gagner des cadeaux). « C'était dingue, on ne s'attendait pas à un tel succès ! »
Une Belle électrique qui, surtout, a professionnalisé encore plus l'organisation. « On peut maintenant faire un travail de programmation plus poussé, en draguant par exemple des têtes d'affiche que l'on n'aurait pas pu avoir avant. » En témoigne, lors de la dernière Dynamita's Night cet automne, la présence sur scène du tromboniste états-unien de légende Fred Wesley, qui a côtoyé les plus grands – notamment le mythique James Brown. « Il y a quelques années, DJ Galactico m'a dit : si un jour on fait Fred Wesley, on pourra s'arrêter. Bah du coup on a fait Fred Wesley ! » Alors vous allez vous arrêter ? « Non ! On a encore envie de continuer les Dynamita's Night longtemps. Et de voir encore plus grand, en lançant pourquoi pas un festival autour de la black music. » On attend ça avec impatience.
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