de Ronan Le Page (Fr., 1h32) avec Pio Marmaï, Léa Drucker, François Chattot...
Lassé par ses années d'échec au théâtre, Franck (Pio Marmaï) se fait recruter comme gardien vacataire dans un musée. Sa présence suscite l'hostilité de Sybille (Léa Drucker), une consœur rigide, mais complète le staff et permet au conservateur de lancer un inventaire des collections. Au grand dam de Sybille ...
Imaginez ce que peut donner la rencontre d'un chien fou et d'une minette sauvage dans un magasin de porcelaine : à peu de choses près, voilà à quoi équivaut l'association entre Franck et Sybille ; deux caractères tellement dissonants qu'ils sont fatalement faits pour s'entendre. Cette comédie trépidante s'inscrit dans la droite ligne du cinéma de Pierre Salvadori, où prédominent fantaisie des situations, dialogue parsemés d'absurdités cocasses et courses-poursuites. Le réalisateur Ronan Le Page laisse quelques zones d'ombre bienvenues sur le passé de Sybille et donc la latitude de l'imaginer ou le déduire de ses actes. Quel plaisir : rien n'est plus agaçant qu'un scénario où la moindre intention a besoin d'être justifiée.
Couronnée cette année pour une prestation dramatique (un registre dans lequel elle excelle – c'était pour Jusqu'à la garde), Léa Drucker possède également le rythme et l'abattage nécessaires pour camper un personnage de comédie aussi imprévisible que Sybille, dont la mythomanie (un brin kleptomane) évoque l'héroïne de ...Comme elle respire de Pierre Salvadori ! Quant à Pio Marmaï, avec un personnage entre emportements épidermiques façon Bacri jeune et incapacité à rester en place, il n'est pas si éloigné de ses précédents emplois (En liberté !, Mais vous êtes fous), ce qui appelle un constat et une mise en garde. D'abord, que les titres des films renvoient tous à des chansons (ici, c'est une variante d'un vers de Vous permettez Monsieur d'Adamo) ; ensuite, que le risque de se muséifier dans le rôle du type volontiers hystérique existe. Ce serait dommage, quand même...
Sortie le 14 août