Doisneau et le vélo par Glénat, une ode à la nature au musée de Grenoble, l'Égyptomania au musée Dauphinois, la réouverture du Magasin, et même de l'art contemporain à base de rognures d'ongles... Voici les temps forts artistiques de la fin d'année.
Collection du Veyrier
Ophtalmologue à Grenoble, Sylvie Berthémy est surtout une collectionneuse, amoureuse de l'art, et en 40 ans elle a amassé des pièces remarquables et des œuvres de célèbres artistes. Elle en met vingt-trois à la disposition de l'espace Vallès, qui lui rend hommage par ce titre : Itinéraire d'une dilettante. On pourra donc voir l'une des compressions qui ont fait la notoriété de César, un tableau canin de Gregory Forstner, des sculptures de Cyrille André et Prune Nourry... Ou encore un superbe papillon aux reflets bleutés, composé de... rognures d'ongles et peaux mortes de l'artiste, Lionel Sabatté. Ah, l'art contemporain, il arrivera toujours à nous surprendre...
Du 1er octobre au 5 novembre à l'espace Vallès (Saint-Martin-d'Hères)
Les vélos de Doisneau
Après la mer en 2018, c'est au vélo vu par Robert Doisneau que le Fonds Glénat pour le patrimoine et la création consacre son exposition d'automne. Les 70 photographies de la sélection, souvent inédites, nous promettent de brosser une amusante petite histoire des pratiques du vélo au cours du XXe siècle : de l'escapade campagnarde des Parisiens pendant les week-ends de l'entre-deux-guerres au délitement de sa pratique dans les années 1970, en passant par la dimension sportive ainsi que sa place prépondérante pendant la guerre. L'ensemble devrait nous réserver quelques beaux clichés qui véhiculent l'image d'une France éternellement rigolarde, sympathique et photogénique – une France qui plaît aux étrangers et rassure les Français.
Du 13 octobre au 21 janvier au Couvent Sainte-Cécile
De la nature
Le musée de Grenoble clôture en beauté l'année de la verdure avec De la Nature, une exposition qui réunit quatre grosses pointures de la création contemporaine du XXe siècle : Philippe Cognée, Cristina Iglesias, Wolfgang Laib et Giuseppe Penone. On imagine ainsi que l'intense matière picturale des paysages de Philippe Cognée viendra dialoguer avec celle, organique, qui altère les fantasques architectures de Cristina Iglesias ; tandis que le minimalisme des lumineuses offrandes de pollen de l'Allemand Wolfgang Laib contrastera avec la primitive pauvreté des sculptures de l'une des plus grandes figures de l'arte povera : Giuseppe Penone. Et comme le musée de Grenoble a toujours un temps d'avance, on sait aussi qu'en juin se profile une exposition consacrée à l'œuvre graphique de Cy Twombly dont le coup de crayon incisif et déterminé semble dicté par une puissance magique. Bref, que du bonheur !
Du 22 octobre au 19 mars au musée de Grenoble
Égyptomania
L'Égypte ancienne nous fascine – mettez quelques sarcophages dans une exposition et vous êtes assurés d'avoir une fréquentation record – et cette fascination ne date pas d'hier ! Avec Égyptomania, le musée Dauphinois propose de revenir sur l'origine de cet engouement et sur la manière dont l'imaginaire orientalo-égyptien a pu nourrir des productions occidentales tous azimuts. En effet, tout au long du XIXe siècle, emballés par la campagne d'Égypte de Napoléon, les artistes, les écrivains, les architectes ou les metteurs en scène se sont emparés de ces références pour créer des œuvres surprenantes, parfois amusantes, répondant plus à une fascination pour les mystères que recèlerait un Orient fantasmé qu'à une véritable connaissance du sujet. Il nous tarde !
Du 4 novembre au 27 novembre 2023 au musée Dauphinois
La position de l'amour
La date du 18 novembre est confirmée pour la réouverture du centre d'art Le Magasin, et on a même le nom de la première expo qu'il accueillera sous l'ère Céline Kopp, arrivée en début d'année : La position de l'amour. Ce sera une exposition collective, mais pour le moment aucun nom n'a été dévoilé, l'équipe attend d'avoir le listing complet des artistes qui participeront pour le révéler. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il s'agira d'artistes « français et internationaux dont les pratiques créatives s'inscrivent au cœur du monde actuel, face à ses hostilités, et explorent des vecteurs de possible, de transformation, d'apprentissage et de transmission ». On reste donc un peu sur notre faim.
Du 19 novembre au 12 mars 2023 au Magasin
Mois de la photographie
Comme à son habitude, le Mois de la photo revient en novembre dans différents lieux de la métropole. À l'Ancien musée de peinture, cœur de la manifestation, on découvrira les quatre lauréats de l'appel à photo initié par la Maison de l'image. Quatre projets d'une grande variété, qui devraient largement mériter le déplacement : la captivante errance nocturne proposée dans la série Indoors d'Isabelle Scotta, les fascinantes réminiscences fantomatiques de Cécile Pomier, les magnifiques images d'une vie rurale hors du temps de Julien Coquentin et la fiction documentaire teintée d'humour de Gérard Staron. Une belle programmation de photographes peu connus dont la diversité des approches témoigne de la vitalité du médium photographique.
Du 19 novembre au 11 décembre dans différents lieux de Grenoble et agglo