Scènes / Vacances scolaires oblige, le mois de février est traditionnellement calme dans les théâtres. Et pourtant, on a très facilement trouvé huit spectacles chaudement recommandés à Grenoble et au-delà.
Life, les 1er et 2 février à l'Hexagone
Il y a une dizaine d'années, Gandini Juggling, compagnie de cirque contemporain basée à Londres, nous enthousiasmait avec Smashed, spectacle dans lequel neuf jongleurs rendaient hommage à la chorégraphe Pina Bausch avec des pommes et mettaient en compote les idées reçues sur leur discipline. Ils sont de retour dans l'agglo avec Life, nouvelle création en hommage à une autre figure culte de la danse : Merce Cunningham, dont le centenaire a été célébré en 2019 (il est mort dix ans plus tôt). Comme on n'est jamais rassasiés de leurs jongleries, on ira les voir les yeux fermés – on les rouvrira dans la salle.
> de 6€ à 23€
Le Silence et l'eau, jeudi 2 février à La Source
Inspiré du récit de Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, ce spectacle de Jean-Baptiste Soulard est une rêverie musicale folk où des chansons apaisantes et des chorégraphies vertigineuses se répondent en écho. On ne l'a pas vu, mais sur le papier, ce spectacle donne envie !
> de 9€ à 14€
Contrappunto, vendredi 3 février à l'Heure Bleue
C'est l'un des gros événements du Hip-Hop Never Stop Festival : la rencontre entre Riyad Fghani, directeur artistique de la compagnie hip-hop Pockemon Crew, et Alvaro Dule, danseur du prestigieux Ballet de l'Opéra de Lyon axé sur les écritures contemporaines. Sur les Suites pour violoncelle de Bach, ils ont imaginé, pour cinq interprètes, un spectacle annoncé entre le breakdance, la danse classique et la danse contemporaine. Moment potentiellement très fort.
> de 5€ à 17€
Le Discours, samedi 4 février à l'espace Paul-Jargot
Allez voir les yeux fermés ce seul-en-scène du Grenoblois Grégory Faive, adaptation du roman de Fabcaro Le Discours. Il incarne ce personnage en plein marasme sentimental, à qui son beau-frère demande de prononcer un discours pour le mariage de sa sœur. La mise en scène est simple et ingénieuse, la drôlerie du texte et celle du jeu convainquent toute la salle, qui se bidonne de bout en bout.
> de 7€ à 16€
Milady en sous-sol, du 9 au 11 février à la Basse Cour
C'est l'histoire de La Belle au bois dormant. Sauf que cette fois, le prince charmant se fait laminer par le dragon, laissant la princesse seule dans son donjon. Jusqu'à l'arrivée d'Eddie, le prince de la lose. S'ensuit une myriade de dialogues absurdes entre deux personnages qui n'ont rien à faire ensemble. Porté par deux acteurs talentueux et un texte juste, Milady en sous-sol revisite un conte vieux comme le monde. Jouissif.
> de 12€ à 18€
Les Fables, mercredi 22 février au Grand Angle
Souvent vue dans l'agglo, la compagnie L'Agence de voyages imaginaires du facétieux metteur en scène Philippe Car propose un théâtre revigorant qui n'a pas peur d'aller frontalement explorer les contrées du rire. Dans leur dernière création (que nous n'avons pas vue), ils se confrontent aux fameuses fables de Jean de La Fontaine. « Son pas de côté pour décrire et dénoncer les travers des hommes, avec humour et fantaisie, nous relie à lui. » Ce compagnonnage nous donne envie !
> de 10€ à 20€
2 sœurs, jeudi 23 février à La Ponatière
Le conteur moderne Marien Tillet nous embarque dans une histoire qui nous mènera jusqu'en Irlande, il y a de nombreuses années, à la découverte de deux sœurs persécutées par leurs voisins. Pour y arriver, il réalise de nombreuses digressions avec un talent certain. Car Marien Tillet (ou plutôt Marc, son personnage d'ethnologue spécialiste des hystéries collectives) a l'art de capter l'attention du public pour ne plus la lâcher. Et pour montrer que « le spectateur est une sorcière comme les autres ».
> de 8€ à 18€
Climax, jeudi 23 février au Prisme, vendredi 24 février au Jeu de Paume (Vizille), samedi 25 février à La Pleiade (Allevard)
« Tirer la sonnette d'alarme et (r)éveiller notre prise de conscience écologique » : telle est la mission que s'est donnée la Compagnie Zygomatic. Pour ce faire, elle n'a pas choisi l'axe du spectacle sérieux mais le burlesque musical, tout en étant parfaitement solide sur ses assises – et les connaissances scientifiques. En plusieurs tableaux décalés (par exemple les Jeux olympiques obligés d'être organisés sur une banquise du fait du réchauffement climatique), ces clowns engagés frappent juste. Et, paradoxe ultime au vu de leur sujet, nous font beaucoup rire.
> de 11€ à 18€