Aina Alegre et Yannick Hugron : « On veut redonner son importance au nom Centre chorégraphique national de Grenoble »

Rencontre avec les artistes d'Impact Festival

Parc Paul-Mistral

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Danse / Du samedi 16 septembre au matin au dimanche 17 au matin, Aina Alegre et Yannick Hugron, nouveau tandem à la tête du Centre chorégraphique national de Grenoble, proposeront, dans plusieurs lieux de Grenoble (dont la MC2, leur QG), l’Impact Festival. Rencontre avec eux pour parler aussi bien de ce temps fort très danse et dense que de leur projet pour le CCNG (ils ont souhaité retirer le 2 de l'acronyme).

« C’est étrange et en même temps je suis très heureux, comme j’ai traversé une partie de l’histoire de ce centre chorégraphique avec un démarrage dans l’ancien Cargo avant de migrer vers le Magasin pendant les travaux [de 1998 à 2004] puis de revenir dans le nouveau bâtiment devenu la MC2. » Depuis le 1er janvier 2023, le danseur Yannick Hugron, qui a été pendant de longues années interprète au sein de la compagnie de Jean-Claude Gallotta du temps où celui-ci dirigeait le Centre chorégraphique national de Grenoble (CCNG qu’il a quitté fin 2015 après plus de 30 ans à sa tête), codirige aujourd’hui ce même CCNG. « Je ne l’avais pas mis au courant [Jean-Claude Gallotta] de ma candidature mais il m’a dit après coup être très heureux de ce choix d’ouvrir la direction à un profil qui n’est pas chorégraphe. » Car d’habitude, ces temples français dédiés à la création chorégraphique que sont les CCN (19 en France) sont pilotés par des chorégraphes, et non par des danseurs.

Pour ce retour en terres grenobloises, Yannick Hugron débarque en tandem avec Aina Alegre, chorégraphe dont le travail a encore été peu vu à Grenoble – même si sa pièce Délices avait, en 2019, reçu le prix du jury lors du concours Podium. Comme le résume cette dernière, le duo a souhaité « proposer une nouvelle forme de gouvernance » en candidatant. « On s’est demandés ce que pourrait être un CCN dirigé par deux artistes avec chacun leur métier : Yannick danseur ; moi chorégraphe. Et ainsi voir comment ces rôles peuvent se complémenter pour aborder toutes les missions d’un CCN – la création bien sûr, mais aussi le travail de médiation, les partenariats avec les institutions du territoire, le lien avec le public… »

Un lieu de création qu’ils ont tout simplement renommé CCN, enlevant le 2 final (CCN2) des précédents directeurs Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane – soucieux, lors de leur prise de fonction en 2016, de marquer leur différence avec les années Gallotta. Yannick Hugron : « On n’avait pas du tout la volonté de tout détruire pour tout reconstruire ! On a simplement voulu redonner son importance au nom Centre chorégraphique national de Grenoble, qui nous semblait plus lisible. »

« Rencontre entre mon travail et Grenoble »

Eux qui se sont rencontrés en 2015 sur une pièce de Fabrice Lambert pour laquelle ils étaient interprètes se retrouvent à la tête d’un CCN qu’ils voient comme « une maison d’artistes » explique Yannick Hugron : « Notre désir premier, c’est de l’ouvrir à tous les métiers autour de l’art chorégraphique, que ce soit la scénographie, les lumières, le son, les costumes… Partager avec ces métiers l’outil fabuleux qu’est un CCN, leur donner une visibilité. » Le CCNG étant situé dans la MC2 et n’ayant donc pas de programmation propre, ce nouveau projet se matérialisera principalement lors des sorties de résidence ouvertes au public, où les artisans de l’ombre pourront être mis en avant.

À noter que cette saison, la MC2 proposera deux pièces d’Aina Alegre : R-A-U-X-A en décembre et THIS IS NOT (an act of love & resistance) en mai. « Ce sera la rencontre entre mon travail et Grenoble, car contrairement à Yannick je n’ai pas d’histoire personnelle avec Grenoble », s’enthousiasme la chorégraphe. Mais l’aventure CCNG commencera dès cette rentrée pour le duo avec l’Impact Festival, temps fort (sans doute annuel) qui n’est pas sans rappeler les Grands Rassemblements des deux anciens directeurs.

Soit 24 heures consécutives de propositions artistiques (une vingtaine, dont une d’Aina Alegre) disséminées dans la ville, que ce soit à la MC2, dans les jardins du Musée dauphinois, au Pacifique, sur la place Grenette ou encore dans le parc Paul-Mistral. Avec, détaille Aina Alegre, une programmation variée allant du familial en journée (dont la fameuse performance des Baigneurs de Clédat & Petitpierre, prévue sur le parvis du Musée de Grenoble) à, en soirée, « des œuvres plus intimistes qui rassembleront très peu de monde (rires) ». Le samedi soir se déroulera à la MC2 et, sur le papier (une pièce du chorégraphe acclamé Jan Martens, « un plongeon dans l’âge d’or de la rave culture des années 1990 », un collectif de maquilleuses, une nuit électro…), tout ça nous donne très envie.

Impact Festival du samedi 16 au matin au dimanche 17 au matin dans divers lieux grenoblois ; gratuit ou de 5€ à 10€ (selon les propositions)


Au programme

Elisabeth gets her way

Jan Martens rend un hommage dansé et virtuose à la claveciniste Elisabeth Chojnacka.

MC2, sam 16 sept à 21h ; de 5€ à 10€

Rave to lament

Performance de Katerina Andréou. Un plongeon dans l’âge d’or de la rave culture des années 90.

MC2, sam 16 sept à 22h30 ; entrée libre

Molar

Performance de Quim Bigas. Un moment de joie et d’allégresse collective autour de différentes représentations du bonheur.

Place Grenette, sam 16 sept à 11h15 ; entrée libre

Le Temps de rien

Performance de Eve Magot. Une expérience à l’intersection de la contemplation, la douceur, la tendresse et l’érotisme.

Le Pacifique CDCN, sam 16 sept de 14h à 21h30 ; 5€

Étude 4, fandango et autres cadences

Fiction chorégraphique d’Aina Alegre à partir de gestes et récits issus des danses populaires basques.

Musée Dauphinois, sam 16 sept à 15h ; entrée libre

Les Baigneurs

Performance de Clédat & Petitpierre. À la fois sculptures en mouvement et chorégraphie ralentie, Les Baigneurs rejoue des scènes de bord de mer.

Parvis du Musée de Grenoble, sam 16 sept à 16h ; entrée libre

Grenoble into the cypher

Battle de danse ouvert à toutes et tous, et à tous les styles, avec le collectif Nextape.

Jardin des dragons et des coquelicots (devant la MC2), sam 16 sept à 17h ; entrée libre

Fantasia

Un solo de Ruth Childs, énergique, joyeux et généreux au rythme de grands airs de musiques classiques.

CCN2-Centre chorégraphique national, sam 16 sept à 19h30 ; de 5€ à 10€

Anima

Performance de Jordi Galí. Parenthèse poétique sonore au cœur de la ville, permise par l’apparition et la disparition d’une structure monumentale.

Parc Paul-Mistral, dim 17 sept à 10h et 12h, aire de jeux près de la Bobine ; entrée libre

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