Si vous n’avez pas passé les 10 dernières années à explorer obsessionnellement toutes les sorties de la scène hip-hop underground de Chicago, il est probable que les noms de Qwel et Maker ne vous disent pas grand-chose... Entamons donc les présentations : l’un comme l’autre, ces deux artistes appartiennent à la grande famille du rap indépendant américain « canal historique », celui qui préfère les samples de soul vintage, les rythmiques « boom-bap » old-school et les textes engagés et bien écrits aux synthés tonitruants, infrabasses démesurées et hurlements guerriers du rap bling-bling. Actifs au sein de la scène foisonnante de Chicago dès la seconde moitié des années 90, Qwel et Maker y peaufinent chacun de leur côté leurs talents respectifs : un flow virtuose porté par une diction fluide et un inépuisable réservoir de rimes pour le premier, une capacité innée à composer des boucles enivrantes et des beats solides qui font hocher la tête pour le second. Au début des années 2000, ils rejoignent Galapagos4, label rap indé de référence de la Windy City, et entament rapidement une collaboration florissante, concrétisée par la sortie des albums The Harvest en 2004, So Be It en 2009, et Owl en 2010. S’en suit alors un enchaînement frénétique de tournées aux quatre coins des Etats-Unis, qui leur permet d’atteindre une alchimie scénique assez époustouflante. Et c’est sans doute-là que réside leur principal point fort : s’ils n’échappent pas à une certaine redondance au fil des albums, Qwel & Maker donnent en revanche la pleine mesure de leur potentiel en live, où ils déploient une énergie et une passion auxquelles il est objectivement très difficile de résister. Démonstration ce vendredi sur la scène de l’Ampérage, pour un concert qui s’annonce mémorable. Damien GrimbertQwel & Maker + guests
Vendredi 22 avril à l’Ampérage
