De Christine Jeffs (ÉU, 1h20) avec Amy Adams, Emily Blunt...
Sunshine cleaning tente de répondre à une question qui hante bon nombre d'esprits plus ou moins équilibrés : que deviennent donc les pom-pom girls après leur gloire lycéenne ? Rose, par exemple, égérie adolescente aux succès indécents, regarde désormais sa trentaine froidement dans les yeux. Entourée de sympathiques losers lui tenant lieu de famille, elle se met en tête de créer une entreprise de nettoyage de scènes de crime ; d'où gags, quiproquos, et résurgences dramatiques de traumas originels. Depuis que des petits malins ont cracké le code de la nouvelle comédie US indépendante, on peine un peu à trouver notre compte dans des œuvres reproduisant les mêmes schémas sans jamais les renouveler cinématographiquement. Un zeste de cellule familiale gentiment branque (on retrouve même Alan Arkin dans un rôle rappelant de façon tenace son personnage dans Little Miss Sunshine), une pincée de fausse provocation se faisant en fait l'expression d'un désir de retour à la norme (dans l'exacte lignée de Juno), des situations décalées mais pas trop... Le résultat n'est pas forcément désagréable à regarder, si ce n'est qu'on est à ce point en territoire connu que la résolution de l'intrigue arrive sans aucune surprise, ne nous laissant que quelques bons mots pour nous repaître. La caméra accompagne les péripéties subies par les protagonistes sans faire émerger de réel point de vue de mise en scène, nappant l'évolution dramatique d'une fine couche d'ennui.
François Cau