En bon disciple du Révérend Beat-Man, Robin Girod est un maniaque des projets parallèles. Après Mama Rosin et les Frères Souchet, le revoilà avec Duck Duck Grey Duck, projet de rock canardeur qui fusionne tous azimuts (garage, surf, soul, blues) pour mieux défourailler dans tous les sens.
Si l'on s'en tient à la Grande Encyclopédie des clichés entre les peuples (Idées Reçues éditeur), l'Helvète n'est guère réputé pour être hyperactif. Robin Girod fait exception. Robin Girod, pour ceux qui ne liraient pas assidûment ces pages, c'est la grosse tête chevelue qui préside déjà aux destinées des très facétieux pan-cajun Mama Rosin, issus de l'écurie du Reverend Beat-man – dont la dernière sortie de route était produite par Jon Spencer himself – mais également à celles, plus récréatives et acoustiques, des Frères Souchet, vus aux Summer Sessions par le passé.
"Tahiti" Rob Girod est maintenant également à la tête de Duck Duck Grey Duck et, comme à chaque fois qu'il change de costume, opère un léger glissement stylistique. Nous sommes toujours en trio, comme chez Mama, mais ici à la jonction, aux couleurs très 70's, de la soul, des Cramps et de la surf music
Le mélange pourrait paraître indigeste, mais c'est mal connaître la capacité de synthèse de Girod & co. Le fait est que le résultat, plein de transe et produit par Yvan Bing (Moriarty, mais aussi... Mama Rosin ou Gilberto Gil) est certes impressionnant et abrasif, mais aussi beaucoup moins potache que ce à quoi il nous avait habitué.
Reste que si le bal que Duck Duck Grey Duck animera au Transbo offre une quelconque danse des canards dans une ambiance confite (de chaleur), gageons qu'elle ébouriffera les plumes d'un public rendu à l'état de remuants volatiles.
Stéphane Duchêne
Le Bal ! : Duck Duck Grey Duck [+ The Missing Souls + Fabylicious]
Au Transbordeur samedi 11 juillet