Non, Supermercado, titre du deuxième album de Corridor, ne fait pas référence à la flambée des prix que le football a connu cet été de ce côté-ci de l'Atlantique : on est prêt à parier que le quatuor montréalais n'en a cure. Encore que ce disque aurait pour thème la transition entre deux époques (ce qu'est un peu le mercato d'été)...
Surtout, Corridor ne tient guère en place musicalement : « on ne veut pas être un band qui fait tout le temps la même affaire » (à lire avec l'accent québécois) déclarait en mai dernier le leader Jonathan Robert au site voir.ca. Comme beaucoup de groupes montréalais, Corridor a la recherche dans le sang et l'ennui en horreur.
De même qu'une certaine inclination au « bon dieu de fun ». Même si ce dernier ne crève pas les yeux sur leur second "long jeu" comme on dit là-bas, la chose s'étalant entre post-punk et krautrock, cisaillée de guitares cristallines, et envapé de voix toujours ou presque enregistrées en arrière du reste, comme étouffées façon shoegazing. Une manie déjà repérée chez un autre groupe de la belle province comme Malajube et qui donne à l'ensemble une sacrée gueule d'atmosphère, à découvrir au Sonic, ce 19 septembre.