Art moderne / Le Musée des Beaux-Arts présente régulièrement de nouveaux accrochages pour ses collections des XXe et XXIe siècles. Le dernier en date fait la part belle à l’abstraction, sous toutes ses coutures.
L’accrochage des collections XXe et XXIe siècles s’ouvre sur une fête des signes plastiques et de la couleur, avec deux grands ensembles consacrés respectivement à Joan Miró (1893-1983) et à Sonia Delaunay (1885-1979). Ici, ce sont leurs travaux et leurs projets d’impressions sur tissus qui sont mis en valeur.
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Sonia Delaunay, dans une visée de démocratisation de l’art, cherchait dans cette voie à briser la frontière entre l’art et les arts décoratifs. Les études de Miró pour des impressions sur soie s’inspirent quant à elles des makémonos japonais, et visent à sortir du cadre de la peinture de chevalet, tout en conservant le vocabulaire habituel de l’artiste composé de signes inspirés du monde de l’enfance, de la cosmologie, des calligraphies asiatiques et du graffiti.
Abstraction à foison
L’accrochage se déploie ensuite en une mise en regard de plusieurs artistes abstraits, multipliant les points de vue et les styles de ce grand univers de l’art moderne… Abstraction organique et viscérale de Bram Van Velde, voisinant avec celle géométrique et dansante de son frère Geer. Abstraction captant et jouant des reflets de la lumière de Pierre Soulages récemment disparu, non loin des plis et des déplis des toiles de Simon Hantaï (dont le musée vient d’acquérir un tableau). Abstraction lyrique d’un Georges Mathieu ou d’un Jean Degottex, abstraction informelle et graphique de Hans Hartung, abstraction tragique de Frédéric Benrath…
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Dans les interstices de l’exposition, on découvre quelques œuvres de nature un peu différentes et que nous aimons tout particulièrement : deux portraits charbonneux et deux aquarelles paysagères d’Eugène Leroy, des toiles puissantes de Paul Rebeyrolle et de Max Schoendorff… Cerise sur le gâteau, le musée présente deux superbes dessins d’un artiste vivant et méconnu, Bernard Pruvost (né en 1952). Deux œuvres proches de l’univers de l’art brut qui grouillent de personnages étranges et de formes de vie aussi insolites qu’anarchiques.
Nouvel accrochage des collections XXe et XXIe siècles
Au Musée des Beaux-Arts jusqu’au 2 avril 2023
