Les spectacles de danse à ne pas rater cette saison à Lyon

Les spectacles de danse à ne pas rater cette saison à Lyon
Annonciation / Torpeur / Noces

Maison de la Danse

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Sélection / Monstres sacrés de la danse contemporaine, hip-hop, engagement physique et technique : Lyon vibrera en cette saison 2024-2025.

Annonciation / Torpeur / Noces
d'Angelin Preljocaj

© JC Carbonne

À la tête d'un ballet de trente (excellents) danseurs, auteur d'une soixantaine de pièces (des formes les plus expérimentales aux ballets les plus foisonnants et grand public), Angelin Preljocaj est, à 67 ans, l'un des monstres sacrés de la danse contemporaine. Il revient à Lyon avec un programme de trois pièces, d'époques très différentes, comme une traversée en diagonale de son œuvre. Leur point commun : l'idée de passage d'un état à un autre, la danse qui renoue avec ses racines ancestrales, des rituels de passage. On découvrira ou redécouvrira ainsi Noces, l'une des pièces phares du chorégraphe de la fin des années 1980, sur la musique tellurique et syncopée de Stravinski. Annonciation, un duo qui s'attelle à la fameuse scène biblique, ultra-représentée en peinture mais bien peu en danse ! Et, enfin, Torpeur, pièce de 2023 pour douze interprètes, qui explore toutes les facettes de ce drôle d'état physique, entre prostration et saveurs sensuelles de l'indolence.
Jed

Annonciation / Torpeur / Noces
Du 17 au 25 septembre à la Maison de la danse. De 10 à 49 euros.


Takemehome
de Dimitri Chamblas avec Kim Gordon

©Josh Rose

Mais que devenait le danseur et chorégraphe Dimitri Chamblas, ancien complice notamment de Boris Charmatz ? Eh bien, entre autres choses : enseignant à Los Angeles. Dans cette cité tentaculaire et peuplée presque uniquement de voitures, Dimitri Chamblas a laissé errer son imaginaire, traquant le moindre signe d'une vie interlope ou, du moins, un peu singulière. Il en est né une pièce pour neuf interprètes (venus de tous les continents) entre ombre et lumière, entre voix et riffs de guitares électriques. La bande son est signée par Kim Gordon, chanteuse et bassiste de feu Sonic Youth.
Jed

Takemehome
Les 27 et 28 septembre à la Maison de la danse. De 10 à 32 euros.


Festival Karavel
avec Mazelfreten, Accrorap, Art move concepte, Käfig...

© Jim Lasouille

Depuis 2007, sous l'impulsion du chorégraphe Mourad Merzouki, le Festival Karavel fête et explore toutes les facettes de la danse hip hop : des compagnies les plus célèbres aux formes les plus expérimentales ou émergentes. Parmi la riche programmation de cette 18ᵉ édition, on retrouvera les compagnies Mazelfreten, Accrorap, Art Move Concepte et, bien sûr, Käfig, la compagnie de Mourad Merzouki. Le festival se déploie dans une quarantaine de lieux de vingt-six communes de la Métropole, et débute avec une soirée gratuite aux Subs le 27 septembre où la compagnie lyonnaise Relevant présentera des performances et autres surprises avec des danseurs du CNSMD de Lyon.
Jed

Festival Karavel
Du 27 septembre au 27 octobre


Envols
de Jan Martens

© Blandine Soulage

Le Ballet de l'Opéra de Lyon débute sa saison avec Envols, un programme en trois pièces traversant l'histoire récente de la danse... Un solo datant de 2020 de la nouvelle coqueluche de la danse contemporaine, le Belge Jan Martens. Une superbe pièce du tchèque Jiri Kylian, Bella Figura (1995) toute en images en clair-obscur et en mouvements délicats sur le Stabat Mater de Pergolèse. Et, enfin et surtout, Set and Reset / Reset (1983) de Trisha Brown, flux ininterrompu, et tout en finesse et variations, de danseurs et danseuses sur la musique hypnotique de Laurie Anderson.
Jed

Envols
Du 26 octobre au 7 novembre à l'Opéra. De 10 à 48 euros.


Theatre of dreams
d'Hofesh Shechter

©Todd MacDonald 

Efficace : c'est le mot qui vient à l'esprit en sortant de la pièce Theatre of dreams du chorégraphe israélien Hofesh Shechter, grand nom de la danse contemporaine vu notamment il y a deux ans dans le film En corps de Cédric Klapisch. Un captivant tourbillon de maîtrise construit autour des rêves, des fantasmes, des cauchemars... Sur scène, treize interprètes, brillants, physiques, investis, en mettent plein la vue, allant jusqu'à convoquer à un moment une partie du public à leurs côtés pour communier avec lui – en dansant bien sûr. Pas le spectacle le plus fin de la saison, mais si les gros sabots ont cette tenue, on les enfile volontiers.
AM


Theatre of Dreams
Du 27 novembre au 5 décembre ; de 13 à 45 euros


Danses non-humaines
de Jérôme Bel et Estelle Zhong Mengual

© Laurent Philippe

Le plus espiègle et conceptuel des chorégraphes contemporains français viendra à Lyon présenter son nouveau « tour de force » dansé. En collaboration avec l'historienne de l'art Estelle Zhong Mengual, il a épluché les répertoires de nombreux chorégraphes de toutes époques (Isadora Duncan, Loïe Fuller, Pina Bausch...) pour répondre à cette question : comment fait-on pour faire passer des vies non humaines (celles des végétaux, animaux...) dans des corps humains ? En une heure, six interprètes tenteront de répondre à cette épineuse et passionnante question, en piochant dans la gestuelle et les mouvements de l'histoire de la danse.
Jed

Danses non-humaines
Les 10 et 11 décembre à la Maison de la danse. De 13 à 21 euros.


Maldonne
de Leïla Ka

© Nora Houguenade

C'est le succès surprise du moment, à la tournée conséquente partout en France : Maldonne de la chorégraphe Leïla Ka, où cinq danseuses et une quarantaine de robes rendent hommage au féminin en questionnant les carcans imposés aux femmes ; le tout sur une bande-son éclectique allant du classique à la chanson française. Si cette danse sororale aux accents théâtraux n'a pas la même intensité selon les tableaux, elle renferme tout de même une générosité évidente qui donne envie de suivre de près le travail de Leïla Ka – sœur de la chanteuse Zaho de Sagazan pour l'anecdote.
AM

Maldonne
Les 8 et 9 janvier à la Maison de la danse ; de 13 à 32 euros


Deux-mille vingt-trois / Singspiele / May B
de Maguy Marin 

© Hervederoo

Les Célestins présenteront cette saison trois pièces de notre chorégraphe fétiche, Maguy Marin. Trois pièces dissemblables comme autant de facettes de son œuvre. La plus récente, Deux-mille vingt-trois, est une sorte de brûlot virulent contre les dérives de notre époque (inégalités, dominations...). Singspiele est un solo “ovni” (entre danse, théâtre et performance) où un interprète passe de vêtement en vêtement, comme autant de peaux ou d'identités différentes. Enfin, May B qui n'est rien moins que le chef-d'œuvre de la chorégraphe, créé en 1981 et très inspiré de l'univers de Samuel Beckett, avec ses danseurs couverts de plâtre comme une ode à une humanité aussi cabossée, méchante que poignante.
Jed

Deux-mille vingt-trois du 12 au 14 mars aux Célestins, de 5 à 40 euros.
May B du 13 au 17 mai aux Célestins, de 5 à 40 euros.
Singspiele du 20 au 28 mai aux Célestins, de 8 à 26 euros.


Assembly Hall
de Crystal Pite

© Sasha Onyshchenko

À la question « Avec qui rêvez-vous de danser ? », un jeune danseur répond en général : Hofesh Shechter ou Crystal Pite ... Tant ces deux chorégraphes à succès sont spectaculaires et poussent l'engagement physique et technique à leurs limites. Héritière de William Forsythe, la Canadienne Crystal Pite collabore souvent avec le dramaturge et comédien Jonathon Young pour des pièces entre danse et théâtre, voix et mouvements. Assembly Hall réunit dans une salle municipale un peu désuète quelques passionnés de reconstitutions de scènes médiévales : un prétexte pour nous faire glisser peu à peu de la réalité à la fiction et à l'imaginaire.
Jed

Assembly Hall
Du 10 au 12 avril 2025 à la Maison de la danse. De 20 à 40 euros.


Roommates
de La Horde

© Blandine Soulage

Sensation de la danse contemporaine française de ces dix dernières années, le collectif (La)Horde ne se met aucune frontière, pouvant aussi bien faire bouger des pop stars (Madonna sur sa tournée), réaliser des films, proposer des performances... Et bien sûr livrer des spectacles de danse, surtout que le trio dirige depuis 2019 le prestigieux Ballet de Marseille. Roommates (2022) est ainsi un véritable travail de ballet, mais avec une vision moderne du concept de répertoire, six pièces courtes d'époques et de chorégraphes différents se suivant. Le programme va du minimalisme de Lucinda Childs à la théâtralité de Peeping Tom en passant par un extrait de Room with a view, véritable hit de la compagnie sur la musique du DJ Rone. Merveilleuse colocation.
AM

Roommates
Du 15 au 18 avril à la Maison de la danse ; de 13 à 40 euros

Article écrit par Jed et Aurélien Martinez.

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