Subventions / La décision sur l'attribution des subventions par la Région Auvergne-Rhône-Alpes est prévue pour le 10 octobre. Les "petites" structures du spectacle restent en attente, observant les grandes manœuvres autour de projets plus médiatisés et mieux dotés.
En juin dernier, la commission permanente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes devait statuer sur les subventions destinées aux petites structures du spectacle vivant. Des aides cruciales pour de nombreux acteurs culturels locaux, qui comptent sur ces financements pour maintenir leurs activités. Toutefois, un « problème technique » sur un tableau Excel aurait entraîné un report de ces décisions à octobre. Un report qui s'ajoute à la suspension de 4, 3 millions d'euros de subventions culturelles en 2022.
Contactée par Rue89Lyon, la collectivité régionale explique cette décision par la nécessité d'une « analyse approfondie » des dossiers, compte tenu du nombre de demandes et de la richesse des projets proposés. Mais pour les structures concernées, ce retard arrive à un moment critique. Sans réponse rapide, certaines d'entre elles doivent suspendre leurs projets ou revoir leur fonctionnement. C'est le cas par exemple du musée urbain Tony Garnier situé dans le 8ᵉ arrondissement qui pourrait perdre ses 35 000 euros de subventions régionales, une perspective ce qui pourrait le contraindre à fermer ses portes.
La polémique autour des grandes subventions : deux poids, deux mesures ?
Cette situation ravive les accusations de l'opposition écologiste, qui voit dans cette gestion une répartition inégale des fonds culturels. Ces critiques trouvent écho dans une enquête récente de Rue89Lyon, qui dévoilait une forme de « deux poids, deux mesures » dans l'attribution des subventions. Ils ont révélé il y a quelques semaines l'octroi de 450 000 euros au projet Raconte-moi la France, un show itinérant mettant en scène des figures de l'histoire nationale. Ce spectacle, qui se jouera au Zénith de Clermont-Ferrand fin octobre et dans la toute nouvelle LDLC Arena à Lyon au printemps 2025, est critiqué pour son budget total de 9 millions d'euros, et pour le choix de privilégier un événement privé à forte capacité, au détriment des structures locales plus modestes.
Dans un document préliminaire soumis à la commission permanente en juin et communiqué par l'opposition, 710 000 euros ont été alloués à près de 130 structures, soit une moyenne de moins de 5 550 euros par projet. Rien pour le moment ne semble garantir que les mêmes montants seront votés le 10 octobre prochain lors de la commission.