Cabaret / Aux Célestins, les derniers jours de décembre seront placés sous le signe du cabaret avec "La Barbichette" de Monsieur K. Où il sera possible de croiser diverses créatures du monde du spectacle, ainsi que quelques invités de marque.
« C'est une pochette-surprise pimentée ; une nuit mi-câline, mi-sauvage. Comme un parc à jouer pour enfant, mais version grand gamin ; un espace pour faire des bêtises. » Voilà les mots qui sont sortis de la bouche de Jérôme Marin, alias Monsieur K., lorsqu'on lui a demandé de définir sa Barbichette qui investira les Célestins en cette fin décembre.
Dans ses valises, la plupart des artistes avec lesquels il collabore depuis de nombreuses années : la violoncelliste et chanteuse La Baronne du Bronx, l'accordéoniste (mais pas que) L'Oiseau joli, le performeur transgressif David Noir ; mais aussi la chanteuse Carmen Maria Vega, la drag queen La Big Bertha, la danseuse Lalla Morte... Ensemble, ils offriront un cabaret « indisciplinaire » et « interlope », voyage hors du temps à la recherche des êtres de la nuit, de la poésie, du brouillage des genres, du trash – le spectacle est interdit aux moins de 16 ans.
« Vieux grincheux »
La Barbichette est ainsi une aventure dans la continuité de ce que façonne Monsieur K. depuis le début des années 2000, alors que la forme cabaret n'avait pas l'aura qu'elle a aujourd'hui. « C'est un art qu'il a fallu défendre pendant des années – celles où l'on jouait dans des caves, dans des endroits pas très lumineux – et qui, maintenant, est complètement rentré dans le game – on va dire ça comme ça. C'est super ! » Vraiment ? L'intonation de sa voix semble dire le contraire... Malgré la pointe d'amertume de celui qui a tout vu, ce « vieux grincheux » est « tout de même assez ému de découvrir les nombreux projets de jeunes artistes qui n'ont pas du tout le même regard sur le cabaret que moi à leur époque ».
C'est que le chanteur en a vu défiler des novices. Fait d'armes notable qui lui a permis de rencontrer une partie de celles et ceux avec lesquels il travaille aujourd'hui, il est, en 2015, de ceux qui relancent le cabaret parisien Madame Arthur, devenu la figure de proue du renouveau du cabaret en France. Il monte ensuite une aventure baptisée Le Secret, passée par la Maison de la danse en 2023, avant donc de lancer tout récemment La Barbichette, qu'il a installée à Paris, à la Machine du Moulin Rouge. Là encore, un nom qui claque.
« Dînette un peu bizarre »
« Je n'avais non pas besoin de scier une branche mais, disons, de retirer quelques feuillages » assure-t-il, en employant les mots « requestionnement » et « curiosité » afin de qualifier cette nouvelle étape de sa vie de saltimbanque. Tout en se méfiant des modes, lui qui préfère rester dans son monde étrange, un brin désuet, à « jouer à une dînette un peu bizarre » avec ses comparses. Le public, au plus près d'eux, adore.
Pour les dates lyonnaises, Monsieur K. a vu grand. En plus de ses fidèles, une pléiade d'invités sera de la partie en fonction des soirs. Citons pêle-mêle le danseur et chorégraphe François Chaignaud ; la polymorphe (et chanteuse du tube C'est la ouate) Caroline Loeb ; ou encore le touche-à-tout (comédien, metteur en scène, marionnettiste, danseur, chanteur...) Jonathan Capdevielle. Avec, pour clôturer ces nuits de folie, un temps fort le 31 décembre, jusqu'au petit matin, entre ginguette et cabaret berlinois. Musique !
La Barbichette
Du jeudi 26 au mardi 31 décembre aux Célestins (Lyon 2e) ; de 5 à 40€